Prix de l’essence en Afrique de l’Ouest : pourquoi des écarts aussi marqués ?

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Prix de l’essence en Afrique de l’Ouest : pourquoi des écarts aussi marqués ?
Prix de l’essence en Afrique de l’Ouest : pourquoi des écarts aussi marqués ?

Le dernier rapport de GlobalPetrolPrices, publié le 10 mars 2025, met en évidence des écarts frappants dans les prix de l’essence en Afrique. Tandis que la République centrafricaine affiche le prix le plus élevé du continent (1,819 $/litre), la Libye reste le pays où le carburant est le moins cher (0,031 $/litre).

En Afrique de l’Ouest, le Sénégal (1,632 $) et la Côte d’Ivoire (1,443 $) figurent parmi les pays où le litre d’essence est le plus coûteux. À l’inverse, le Nigeria (0,551 $) et le Bénin (1,146 $) bénéficient de tarifs bien plus avantageux. Ces écarts s’expliquent principalement par la politique fiscale de chaque pays et l’importance des subventions.

Taxes et subventions : le facteur clé

Le prix de l’essence dépend en grande partie des taxes imposées par les États. Selon GlobalPetrolPrices, « tous les pays ont accès aux mêmes prix du pétrole sur les marchés internationaux, mais décident ensuite d’imposer des taxes différentes ». Ainsi, dans des pays comme le Sénégal ou la Côte d’Ivoire, les gouvernements prélèvent d’importantes taxes sur le carburant pour financer les infrastructures routières et d’autres services publics.

À l’inverse, des pays producteurs comme le Nigeria ou l’Algérie subventionnent largement l’essence, ce qui maintient les prix artificiellement bas. L’Algérie vend ainsi son carburant à 0,344 $/litre, soit presque cinq fois moins cher que la Côte d’Ivoire.

Conséquences économiques et sociales

Des prix élevés pèsent lourdement sur le pouvoir d’achat des ménages et le coût des transports. Au Sénégal, par exemple, les chauffeurs de taxi et les transporteurs de marchandises répercutent ces hausses sur leurs tarifs, ce qui impacte directement le coût de la vie. En Côte d’Ivoire, la flambée des prix de l’essence est régulièrement source de tensions sociales.

En revanche, les pays où l’essence est subventionnée font face à d’autres défis. Le Nigeria, longtemps critiqué pour sa politique de subventions coûteuse, a tenté de réduire ces aides en 2023, provoquant une hausse brutale des prix et des manifestations.

Vers un équilibre entre fiscalité et accessibilité ?

Les gouvernements ouest-africains doivent jongler entre la nécessité de financer les infrastructures et la volonté de rendre le carburant accessible. Une harmonisation régionale des prix, comme celle envisagée par la CEDEAO, pourrait être une solution pour réduire les écarts et limiter la contrebande entre pays voisins.

En attendant, les automobilistes de Dakar ou d’Abidjan continueront de payer leur essence bien plus cher que ceux de Lagos ou d’Alger.

Classement des prix de l’essence en Afrique (10 mars 2025)

Ce classement montre à quel point le prix du carburant varie en fonction des choix économiques et politiques des États africains.

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