Burkina Faso : un plan de 140 millions de dollars pour relancer l’éducation et renforcer sa résilience

0
117
Burkina Faso : un plan de 140 millions de dollars pour relancer l’éducation et renforcer sa résilience
Burkina Faso : un plan de 140 millions de dollars pour relancer l’éducation et renforcer sa résilience

Au Burkina Faso, l’école publique vacille sous le poids combiné de l’insécurité, des déplacements massifs de populations et des effets du changement climatique. Face à cette triple crise, le pays lance un projet ambitieux pour remettre son système éducatif sur pied. Avec un financement de 140 millions de dollars, soit environ 81 milliards FCFA, approuvé par la Banque mondiale, le gouvernement burkinabé veut à la fois améliorer les performances scolaires et renforcer la capacité de son système éducatif à faire face aux chocs futurs.

Baptisé REPAIR (pour Restauration des performances du système éducatif et amélioration de la résilience), ce programme s’inscrit dans le cadre de l’Initiative présidentielle pour une éducation de qualité pour tous (IPEQ). Il combine des actions d’urgence avec des réformes structurelles, dans un contexte où plus de 2,2 millions d’enfants sont scolarisés dans le primaire, mais où l’accès à l’école reste fortement perturbé dans de nombreuses régions.

Le projet est structuré autour de quatre volets complémentaires. Le premier porte sur l’élargissement de l’accès à l’éducation, en particulier dans les zones sous pression sécuritaire ou touchées par les catastrophes naturelles. Cela se traduira notamment par la construction d’infrastructures scolaires modernes, durables et résilientes au climat. Le second volet est consacré au soutien à l’éducation en situation d’urgence, avec des interventions ciblées pour les enfants déplacés, les réfugiés, ainsi que ceux issus des communautés d’accueil.

Le troisième pilier du programme met l’accent sur la qualité de l’enseignement fondamental. Il prévoit la distribution de supports pédagogiques améliorés, une formation accrue des enseignants, et un appui aux acquis de base comme la lecture, l’écriture et le calcul. Enfin, le quatrième volet vise à renforcer les capacités institutionnelles du ministère de l’Éducation, avec une gouvernance fondée sur les données, pour une meilleure prise de décision à long terme.

Les chiffres illustrent l’ambition du projet. Environ 2,2 millions d’élèves devraient bénéficier des différentes interventions, tout comme 40 000 enseignants. Parmi les bénéficiaires prioritaires figurent 120 000 apprenants vulnérables, dont 60 000 filles, 13 500 enfants déplacés, 10 000 issus des communautés d’accueil, et au moins 2 500 réfugiés. Le financement inclut une subvention de 10 millions de dollars provenant du Guichet pour les communautés d’accueil et les réfugiés, soulignant la dimension inclusive de cette initiative.

En misant sur l’école, le Burkina Faso cherche non seulement à sauver une génération d’élèves menacée par l’instabilité, mais aussi à bâtir un rempart contre l’érosion du capital humain. Car dans un pays où l’éducation reste un levier fondamental de cohésion sociale et de développement économique, renforcer la résilience du système éducatif revient à investir dans la paix et l’avenir.

Si le projet REPAIR réussit, il pourrait inspirer d’autres pays sahéliens confrontés aux mêmes défis. Mais sa réussite dépendra de la rigueur de son déploiement sur le terrain, de la coordination des acteurs et de la capacité des institutions à surmonter les obstacles persistants. L’urgence est là, les ressources sont mobilisées. Reste à transformer cette promesse en progrès réel.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici