Après plusieurs trimestres dans la tourmente, Africa Global Logistics (AGL) Côte d’Ivoire amorce un début de redressement. À l’issue du premier trimestre 2025, les résultats financiers, bien que toujours négatifs, s’orientent à la hausse. L’amélioration est notable, notamment grâce à la résilience de ses activités logistiques portuaires et maritimes, qui semblent jouer un rôle d’amortisseur dans un contexte économique contrasté.
Une perte réduite de moitié malgré un environnement incertain
Le chiffre d’affaires de la filiale ivoirienne atteint 23,05 milliards FCFA, soit une progression de 6,2% par rapport à la même période en 2024. Dans un secteur où la moindre perturbation peut entraîner de lourdes conséquences opérationnelles, cette performance témoigne d’un regain d’activité. Toutefois, malgré cette croissance, l’entreprise reste déficitaire. Sa perte nette s’établit à -193 millions FCFA, contre -416 millions un an plus tôt. Une amélioration de près de 54%, qui traduit une gestion plus rigoureuse des charges et une reprise progressive de certaines opérations clés.
Cette tendance favorable est à relativiser dans un environnement où plusieurs projets structurants, notamment dans le secteur minier, peinent encore à se concrétiser. De plus, la baisse de régime observée sur les opérations d’importation met en lumière la fragilité persistante de certaines chaînes logistiques.
Le cacao et l’exportation relancent la machine
Si AGL Côte d’Ivoire parvient à atténuer ses pertes, c’est en grande partie grâce à la bonne tenue des exportations agricoles. La campagne cacaoyère, traditionnellement déterminante pour l’économie ivoirienne, a soutenu la demande en services logistiques. Transit maritime, entreposage, livraisons : tous les maillons ont repris de la vigueur.
Au total, 164 154 tonnes de marchandises ont été traitées par la société durant le trimestre, un volume en hausse de 5%. Dans un climat marqué par le ralentissement des importations, ces flux sortants – principalement agricoles – ont permis de maintenir un niveau d’activité globalement stable.
Une logistique portuaire qui absorbe les chocs
La dynamique se confirme du côté de la manutention conventionnelle. Cacao, blé, sucre : les produits de base continuent d’alimenter les circuits portuaires, malgré des contraintes persistantes sur le plan logistique. Le bon réacheminement des conteneurs vides et la régularité des livraisons ont permis de contenir les effets d’une baisse plus large des échanges à l’import.
Cette amélioration n’efface toutefois pas certaines difficultés. Les travaux d’aménagement en cours dans la zone portuaire ont perturbé l’acheminement des produits emballés, entraînant des retards ponctuels. Ce type d’entrave rappelle combien la performance logistique repose sur la fiabilité des infrastructures et la fluidité du trafic terrestre.
Une gestion plus serrée des dépenses
La reprise d’activité s’accompagne d’un autre signal encourageant : une meilleure discipline financière. AGL Côte d’Ivoire semble avoir réduit ses charges opérationnelles, ce qui a contribué à limiter la casse sur le plan comptable. La combinaison d’une activité plus dense et d’une réduction des coûts porte ses fruits. Néanmoins, l’équilibre financier reste fragile et dépend encore largement de l’évolution du marché logistique national et régional.
Des perspectives prudentes dans un marché encore volatil
Si aucun risque immédiat n’est évoqué, la prudence reste de mise. La santé du secteur logistique dépendra de plusieurs facteurs : la concrétisation des projets miniers, la stabilité des exportations agricoles, mais aussi la modernisation des infrastructures portuaires. Dans cette équation, AGL Côte d’Ivoire devra continuer à jouer sur deux leviers : l’optimisation de ses opérations et l’adaptation rapide à un environnement mouvant.
Pour l’heure, la filiale semble avoir retrouvé un cap. À défaut de retrouver l’équilibre, elle réduit l’écart. Et dans un secteur aussi exigeant que celui de la logistique, ce simple infléchissement de trajectoire peut déjà s’interpréter comme un signal de résilience.
