Le Ghana ambitionne un accès universel à l’électricité d’ici 2030. Pour y parvenir, le gouvernement compte sur le secteur privé. C’est le message porté par Thomas Nyarko Ampem, vice-ministre des Finances, lors d’un atelier récent sur la Mission 300 Ghana Compact.
« Les projets de la Mission 300 doivent être financièrement viables et structurés dans le cadre des engagements internationaux existants du Ghana », a déclaré M. Nyarko Ampem, s’exprimant au nom du ministre des Finances, Cassiel Ato Forson. Cet atelier a réuni des acteurs du secteur énergétique, des partenaires internationaux et des institutions financières pour évaluer les progrès du pays vers ses objectifs énergétiques.
Une ambition audacieuse
La Mission 300 s’inscrit dans la stratégie nationale du Ghana pour fournir une électricité fiable et abordable à tous, en particulier dans les zones rurales mal desservies. Ce projet s’aligne sur l’initiative mondiale Énergie durable pour tous (SEforALL) des Nations Unies. Mais les défis sont nombreux : infrastructures coûteuses, contraintes budgétaires et impératifs climatiques.
Pour relever ces défis, le gouvernement mise sur des partenariats innovants. « Nous devons promouvoir la participation du secteur privé grâce à des cadres de partage des risques qui protègent les finances publiques », a insisté le vice-ministre. Les partenariats public-privé (PPP) et les financements mixtes, combinant fonds publics et privés, sont au cœur de cette stratégie.
Éviter la dette, favoriser la croissance
Le Ghana, comme beaucoup de pays africains, doit jongler avec des priorités économiques complexes. La discipline budgétaire est cruciale pour éviter d’alourdir la dette nationale. « Notre approche doit garantir que les projets énergétiques contribuent positivement à la croissance économique sans imposer à l’État des charges financières insoutenables », a expliqué M. Nyarko Ampem.
Pour y parvenir, le gouvernement s’appuie sur quatre priorités : réduire le coût des investissements grâce à des financements concessionnels, encourager le secteur privé avec des modèles sans risque, promouvoir des énergies renouvelables abordables et renforcer la transparence dans la gestion financière. « Ces piliers stratégiques constitueront le fondement de notre gestion financière dans le cadre de la Mission 300 », a-t-il ajouté.
Le secteur privé, moteur de la transition
Pourquoi un tel accent sur le privé ? Le Ghana veut éviter de dépendre uniquement des fonds publics, souvent limités. En attirant des investisseurs locaux et internationaux, le pays espère accélérer le déploiement des infrastructures énergétiques. Des incitations fiscales et des politiques claires sont prévues pour rassurer les investisseurs. « Nous devons harmoniser les politiques fiscales et les incitations à l’investissement pour renforcer la confiance des investisseurs », a souligné le vice-ministre.
Cette approche ne se limite pas à l’électricité. Elle vise à créer un « écosystème viable » pour la croissance économique. Une énergie accessible stimule les entreprises, améliore les conditions de vie et soutient les objectifs climatiques du Ghana, comme la réduction des émissions de carbone grâce aux énergies renouvelables.
Une collaboration tous azimuts
L’atelier a mis en lumière la nécessité d’une coopération étroite entre le ministère des Finances, le ministère de l’Énergie et de la Transition verte, et les partenaires internationaux. Ensemble, ils travaillent à un cadre réglementaire favorable aux investissements durables. « Ensemble, nous pouvons libérer le potentiel économique de l’accès universel à l’énergie tout en préservant l’intégrité fiscale du Ghana », a conclu M. Nyarko Ampem.
Un défi collectif
Le vice-ministre a appelé toutes les parties prenantes à adopter des « solutions pragmatiques et fiscalement responsables ». La Mission 300 n’est pas seulement un projet énergétique : c’est un levier pour une économie plus inclusive et durable. Alors que le Ghana avance vers 2030, le succès dépendra de la capacité du pays à mobiliser le secteur privé tout en gardant un œil sur sa santé financière.
Cet atelier marque une étape décisive. Le Ghana, avec ses partenaires, trace la voie vers un avenir énergétique prometteur. Mais la route reste longue, et la collaboration sera la clé.