L’Angola relance son industrie pétrolière après son départ de l’OPEP

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L’Angola semble avoir gagné son pari. Un an après avoir quitté l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), la production pétrolière du pays est en hausse et l’exploration reprend.

Une décision stratégique pour retrouver une marge de manœuvre

En décembre 2023, l’Angola a mis fin à 16 ans d’adhésion à l’OPEP, à la suite d’un désaccord sur les quotas de production. Le pays refusait la réduction de son plafond à 1,1 million de barils par jour (mb/j), alors que d’autres, comme les Émirats arabes unis, voyaient le leur augmenter.

Ce retrait, bien que risqué, commence à porter ses fruits. La production quotidienne moyenne a atteint 1,134 million de barils au cours des trois premiers trimestres de 2024, soit une hausse de 4 % par rapport à 2023. Une dynamique qui s’explique par la mise en service de nouveaux puits et des interventions sur des champs pétroliers existants.

« Notre rôle au sein de l’organisation n’a pas été jugé pertinent. Ce n’est pas une décision prise à la légère, le moment est venu », avait déclaré Diamantino Azevedo, ministre angolais des Ressources minérales, pour justifier cette rupture.

Un regain d’activité dans l’exploration pétrolière

L’Angola attire de nouveaux investisseurs, notamment dans l’exploration offshore et onshore. La société nigériane Oando PLC s’est vue attribuer l’exploitation du bloc KON 13 dans le bassin terrestre de Kwanza, une zone riche en hydrocarbures. De son côté, la compagnie Corcel a récemment achevé des relevés géologiques sur le bloc KON-16, ce qui pourrait aboutir à de nouvelles découvertes.

En offshore, ExxonMobil a relancé des forages dans le bloc 15, où une nouvelle découverte d’hydrocarbures a été confirmée en 2020.

Un défi de taille pour retrouver son niveau d’antan

Malgré ces progrès, le chemin reste long pour l’Angola. En 2008, le pays produisait 1,88 mb/j, contre 1,13 mb/j aujourd’hui. Le secteur pétrolier souffre d’un manque d’investissements et d’une fiscalité jugée contraignante, ce qui a freiné le développement de nouveaux gisements.

Pour éviter de tomber dans la « malédiction des ressources », comme d’autres pays africains riches en hydrocarbures, l’Angola devra moderniser son cadre réglementaire, attirer des capitaux et assurer la transparence dans la gestion de ses revenus pétroliers.

Avec une production en hausse et une activité exploratoire relancée, le pays semble toutefois sur la bonne voie pour redevenir un acteur majeur du pétrole en Afrique.

JM Gogbeu