En Afrique de l’Ouest, la lutte contre la corruption et le blanchiment de capitaux suit deux trajectoires distinctes selon la langue officielle des États. Les pays anglophones — Nigeria, Ghana, Sierra Leone, Liberia — adoptent une communication publique agressive : noms, photos et avis de recherche de suspects sont régulièrement publiés, accompagnés de communiqués officiels. Cette visibilité, parfois qualifiée de « show disciplinaire », sert à dissuader, mobiliser l’opinion et démontrer des résultats concrets.
Au Nigeria, l’Economic and Financial Crimes
Commission (EFCC) publie régulièrement les arrestations et listes de personnes
recherchées. La Liberia Anti-Corruption Commission (LACC) et l’Anti-Corruption
Commission de Sierra Leone appliquent des pratiques similaires, rendant
publiques les déclarations d’actifs ou les suspensions administratives. Ces
mesures renforcent la perception d’efficacité et la confiance du public dans
les institutions.
À l’inverse, plusieurs pays francophones de la
région — Côte d’Ivoire, Mali, Burkina Faso, Guinée, Sénégal — communiquent
beaucoup moins sur leurs enquêtes et sanctions. Les organes anticorruption
existent, mais les décisions restent souvent internes et peu médiatisées. Des
ONG et observateurs dénoncent régulièrement des cas d’impunité ou de «
recyclage » de responsables controversés via promotions ou mutations
administratives.
Plusieurs facteurs expliquent ces divergences.
Les systèmes de common law des pays anglophones privilégient des institutions
indépendantes et la publicité des procédures. Dans les pays francophones,
héritiers du droit civil européen, l’action judiciaire reste centralisée et
sous influence de l’État, limitant la transparence.
La pression des médias joue aussi un rôle :
presse et ONG plus actives dans les pays anglophones incitent les agences à
communiquer, alors que l’autocensure et la dépendance économique des médias
francophones freinent la diffusion des informations.
Les effets sont tangibles. La publicité des
actions peut dissuader la fraude et renforcer la confiance citoyenne. À
l’inverse, l’opacité nourrit la défiance et l’impression que les élites sont
intouchables. Mais la visibilité seule ne suffit pas : l’indépendance réelle
des organes anticorruption reste essentielle. Sans elle, la communication peut
rester cosmétique.
Pour progresser, les pays francophones pourraient
s’inspirer des bonnes pratiques anglophones. L’Association ivoirienne de lutte
contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme (LCB-FT Ivoire)
recommande de :
Selon LCB-FT Ivoire, ces différences ne sont pas
absolues : certains pays francophones poursuivent et jugent des responsables,
tandis que certains pays anglophones peuvent instrumenter la justice. La ligne
de démarcation n’est donc pas stricte, mais le style de communication reste
révélateur des priorités institutionnelles et des contraintes politiques dans
la région.
Zinia Farnandiz Sep 28, 2024
Absolutely loved this post! Your tips on how to style a blazer are spot on. Keep up the great work, can’t wait for your next post!
Loren Watson Sep 18, 2024
Cover broad of topic in web development industry. Explained a lot of basic programming knowledge with easy to understand explanation.
Walter White Sep 29, 2024
Employees who have the flexibility to work remotely often report higher job satisfaction. This can lead to increased employee retention workforce.