L’Afrique abrite aujourd’hui 25 milliardaires en dollars, selon le Africa Wealth Report 2025 publié par Henley & Partners. Une vitrine séduisante de puissance économique ? Pas si simple. Car derrière ce chiffre se cache un paradoxe criant : les fortunes flambent alors que la pauvreté de masse persiste.
Un continent où la richesse privée s’envole
Le rapport de Henley recense 122 500
millionnaires sur le continent. L’Afrique du Sud concentre à elle seule 41 100
d’entre eux (34%), loin devant l’Égypte (14 800), le Maroc (7 500), le Nigeria
(7 200) et le Kenya (6 800). Johannesburg (11 700 millionnaires) reste la
capitale financière, suivie par Cape Town (8 500, dont 35 centi-millionnaires).
Certains pays affichent une dynamique
impressionnante : Maurice (+63% de riches en dix ans), Rwanda (+48%) et Maroc
(+40%). À l’inverse, d’autres s’enfoncent. Le Nigeria a perdu 47% de ses
millionnaires, l’Angola 36% et l’Algérie 23%. Dévaluations monétaires,
instabilité politique et fuite des capitaux expliquent ces chutes
spectaculaires.
Projections ambitieuses… mais fragiles
Henley table sur une augmentation de 65% du
nombre de millionnaires d’ici 2035, portée par des secteurs en plein essor :
fintech, technologies vertes, écotourisme. La croissance attendue du PIB en
Afrique subsaharienne (+3,7% en 2025 et +4,1% en 2026) semble soutenir cette
projection.
Mais appliquer ce scénario aux milliardaires
relève de la spéculation. Ces fortunes, plus concentrées et plus exposées aux
chocs, fluctuent fortement. Exemple récent : le Zimbabwéen Strive Masiyiwa a vu
sa richesse fondre d’un tiers en 2025 à cause de la dévaluation du naira.
Deux classements, deux lectures
Henley dénombre 25 milliardaires africains.
Forbes, plus strict dans sa méthodologie (excluant les non-résidents), n’en
compte que 22, avec une fortune cumulée de 105 milliards de dollars. Dans ce
classement, le Nigérian Aliko Dangote (23,9 milliards) trône toujours en tête,
suivi du Sud-Africain Johann Rupert (14 milliards). Oppenheimer (diamants) et
Sawiris (télécoms) complètent le podium.
Le revers du miroir : des inégalités abyssales
Derrière ces chiffres flamboyants, le contraste
est brutal. Selon Oxfam, quatre hommes détiennent à eux seuls plus de richesses
que la moitié des 750 millions d’Africains de la région subsaharienne. Pire :
depuis 2020, les revenus du 1% le plus riche progressent cinq fois plus vite
que ceux de la moitié la plus pauvre.
Les millionnaires, qui ne représentent que 0,02%
de la population, contrôlent près d’un cinquième de la richesse africaine.
Pendant ce temps, les 50% les plus pauvres doivent se contenter de moins de 1%.
Entre promesse et fracture
Les experts oscillent entre enthousiasme et
prudence. « L’expansion économique soutenue de l’Afrique, combinée à une
croissance significative des populations fortunées, positionne le continent
comme un acteur clé dans le paysage mondial de la richesse », souligne Dominic
Volek, de Henley & Partners. Mais Justice Malala, analyste politique,
rappelle que « l’histoire de l’Afrique reste une histoire de dualités :
promesses et fractures coexistent ».
Le vrai défi : partager la croissance
La question n’est pas de savoir combien de
milliardaires comptera l’Afrique en 2035, mais combien d’Africains sortiront de
la pauvreté. Sans réformes fiscales ambitieuses, sans meilleure gouvernance, la
croissance des élites restera une vitrine creuse. Avec sa jeunesse – la plus
importante au monde –, le continent a les moyens d’inventer un autre modèle.
Mais l’urgence est là : transformer l’explosion des fortunes en prospérité
inclusive, avant que les fractures ne deviennent irréversibles.
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