L’Ouganda s’apprête à entrer dans l’ère pétrolière avec le champ de Kingfisher, exploité par la China National Offshore Oil Corporation (CNOOC), dont les premiers barils sont attendus fin 2025. Ce projet, combiné au projet Tilenga de TotalEnergies, pourrait porter la production totale à 230 000 barils par jour et générer jusqu’à 1,5 milliard de dollars de revenus annuels pour l’État.
Les perspectives économiques sont importantes.
Les réserves du lac Albert sont estimées à 6,5 milliards de barils, dont 1,4
milliard récupérables. Selon l’Uganda National Oil Company (UNOC), le secteur
pétrolier pourrait créer plus de 160 000 emplois, dont 14 000 directs, et
générer des opportunités indirectes dans la construction et les services. La
construction d’une raffinerie de 60 000 barils par jour et de l’oléoduc EACOP
vers la Tanzanie dynamiserait l’énergie et le transport. Le gaz associé pourrait
alimenter de nouvelles centrales électriques, améliorant l’accès à
l’électricité, limité actuellement à 36% en zones rurales.
Pour un pays où le PIB par habitant est de 1 163
dollars, ce boom pétrolier représente une chance majeure de rattraper des
producteurs africains comme le Gabon ou le Congo. Les investissements directs
étrangers affluent : TotalEnergies et CNOOC prévoient 1,2 milliard de dollars
pour les entrepreneurs locaux pendant la phase de construction.
Mais les risques sont réels. Entre 15 000 et 50
000 villageois ont été expropriés, souvent avec des compensations insuffisantes
et lentes. La Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) dénonce
« de nouvelles violations des droits humains, y compris des abus au travail ».
La corruption reste une menace : depuis 2011, des ministres ont été accusés de
pots-de-vin et le fonds pétrolier créé en 2015 est parfois détourné pour des
dépenses courantes. Human Rights Watch note : « Notre confiance est brisée :
perte de terres et de moyens de subsistance pour le développement pétrolier en
Ouganda. »
Les inégalités s’aggravent. Les emplois profitent
surtout aux jeunes hommes, tandis que les femmes et les pêcheurs du lac Albert
restent marginalisés. Les restrictions sur le lac perturbent la pêche, vitale
pour de nombreuses communautés. Environ 21% des Ougandais vivent en extrême
pauvreté. La dépendance au pétrole pourrait également freiner la
diversification économique, surtout avec la baisse attendue de la demande
mondiale et un prix prévisionnel de 70 dollars le baril en 2024, selon
Citigroup.
Plus de 100 puits ont déjà été forés, et les
étapes clés du projet sont atteintes. Pour maximiser les bénéfices et limiter
les risques sociaux, une gouvernance transparente est cruciale. Le modèle
norvégien de fonds souverain montre que des institutions solides peuvent
transformer le pétrole en richesse durable.
Kingfisher offre donc à l’Ouganda une chance
historique. Mais sans vigilance, sans redistribution équitable et sans
institutions fortes, le pétrole pourrait devenir un fardeau plutôt qu’un moteur
de développement. Les autorités doivent équilibrer croissance économique et
justice sociale pour que le pétrole profite à tous les Ougandais.
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