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  • 18/09/2025

Burkina Faso : L’or, moteur d’une croissance soutenue

Le Burkina Faso affirme sa place parmi les grands producteurs africains d’or. En 2024, sa production atteint 60,8 tonnes, contre 56,8 tonnes en 2023. Cette hausse constante consolide son rang de 4e producteur africain, derrière le Ghana, le Mali et l’Afrique du Sud.

 

Depuis 2008, la production a explosé. De 5,6 tonnes, elle est passée à 60,8 tonnes, soit une multiplication par plus de dix. "Le Burkina Faso a produit environ 60,8 tonnes d’or en 2024", déclare Doulaye Sanou, secrétaire général du ministère des Mines, lors d’une conférence en septembre 2025. Ce bond s’explique par des investissements étrangers et le code minier de 2015.

 

L’or domine les exportations. En 2024, il représente 84% de leur valeur, contre 80,4% en 2023. Les Émirats arabes unis et la Suisse absorbent 89,2% des volumes, générant 2 815 milliards FCFA. Près de 95% de la production est exportée, faisant de l’or un pilier économique.

 

Les retombées financières sont significatives. L’État perçoit 567,226 milliards FCFA (1,02 milliard de dollars) en royalties et impôts en 2024. En 2008, ce chiffre n’était que de 9 milliards FCFA. Ces fonds soutiennent les finances publiques dans un contexte difficile.

 

Le secteur minier se structure. Sur 22 permis d’exploitation industrielle, 13 mines, comme Essakane ou Bissa, sont actives. La production industrielle (53,375 tonnes) baisse légèrement en 2024, mais l’extraction artisanale (8,1 tonnes) compense. "L’extraction artisanale joue un rôle clé", note un rapport de Mines Actu.

 

En parallèle, le secteur soutient le développement local. Le Fonds minier de développement local (FMDL) a mobilisé 157 milliards FCFA depuis 2015. En 2024, il ajoute 43,886 milliards, finançant infrastructures, écoles et centres de santé, selon les données officielles.

 

La politique nationale renforce cette dynamique. La Société nationale des substances précieuses (SONASP) achète 13,049 tonnes d’or en 2024 pour bâtir une réserve stratégique. "Cela s’inscrit dans notre souveraineté minière", explique Doulaye Sanou. Une interdiction d’exportation d’or artisanal depuis février 2024 soutient cet effort.

 

Cependant, des défis subsistent. L’insécurité, marquée par des attaques djihadistes, perturbe des mines comme Boungou, temporairement fermée en 2023 (rapports ONU). La fraude, estimée entre 9 et 30 tonnes par an, réduit les revenus. Les prix mondiaux de l’or, autour de 2 500 de dollars l’once, restent volatils. Comparé au Ghana (130 tonnes/an), le Burkina Faso dépend fortement de l’or, qui pèse 15% de son PIB.

 

Ces hausses signalent un potentiel économique fort. Mais elles exigent une gestion prudente. Diversifier l’économie, via l’agriculture ou l’énergie, et renforcer les normes environnementales dans l’extraction sont essentiels. L’or propulse le Burkina Faso. À lui d’en faire un levier durable.