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  • 10/09/2025

Cacao, or et cajou : Les moteurs inattendus de la résilience économique ouest-africaine

En juillet 2025, les économies exportatrices de l’UEMOA, notamment la Côte d’Ivoire et le Mali, ont vu leurs principaux produits d’exportation évoluer de manière contrastée sur les marchés mondiaux. Selon le Bulletin Mensuel des Statistiques de la BCEAO, la noix de cajou a enregistré une flambée spectaculaire de +172,1%, suivie de l’or (+39,4%) et du cacao (+2,9%).

 

Ces hausses ne sont pas anodines. Elles interviennent dans un contexte de ralentissement global, où la stabilité des recettes d’exportation devient un enjeu vital. Pour la Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, la légère hausse du cours permet de maintenir les revenus des planteurs, malgré une production en baisse. Le Mali, quant à lui, profite pleinement de la montée du prix de l’or, son principal produit d’exportation, qui représente plus de 70% de ses recettes minières.

 

Mais cette embellie cache des disparités. Le café chute de –20,6%, le caoutchouc de –8,0%, et le coton de –3,4%. Des baisses qui affectent directement les producteurs ruraux, notamment au Burkina Faso et au Bénin, où le coton reste une culture stratégique.

“Les prix des principales matières premières exportées par les pays de l’UEMOA ont maintenu leur progression, notamment pour la noix de cajou (+172,1%), l’or (+39,4%) et le cacao (+2,9%)”, souligne le rapport.

 

Cette volatilité des cours pose la question de la diversification économique. Les États qui misent sur un seul produit sont plus exposés aux chocs externes. À l’inverse, ceux qui parviennent à valoriser plusieurs filières — comme la Côte d’Ivoire avec le cacao, l’anacarde et le caoutchouc — disposent d’un matelas de sécurité.

 

Autre enjeu : la transformation locale. Si les prix mondiaux montent, mais que les pays exportent des matières brutes, la valeur ajoutée leur échappe. Le défi est donc double : stabiliser les revenus des producteurs et accroître la part de transformation industrielle.

 

Enfin, ces évolutions influencent les politiques monétaires. Une hausse des recettes d’exportation peut renforcer les réserves de change et soutenir la monnaie. À l’inverse, une baisse prolongée peut creuser les déficits et fragiliser les équilibres macroéconomiques.

 

L’évolution des prix des matières premières en juillet 2025 révèle une dynamique contrastée. Si certains pays comme la Côte d’Ivoire et le Mali tirent leur épingle du jeu, d’autres restent vulnérables. La clé réside dans la diversification, la transformation locale et une lecture fine des tendances mondiales. Car derrière chaque variation de prix, c’est l’avenir économique de millions de producteurs qui se joue.