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  • 10/09/2025

Riz, sucre, blé : Quand la baisse des prix nourrit le pouvoir d’achat

En juillet 2025, les ménages ouest-africains ont respiré. Les prix des produits alimentaires importés ont poursuivi leur chute, offrant un répit bienvenu dans un contexte économique tendu. Selon le Bulletin Mensuel des Statistiques de la BCEAO, l’indice des prix alimentaires importés a reculé de 10,6%, après une baisse de 18,3% le mois précédent.

 

Ce mouvement baissier concerne des produits de base :

  • Riz : –26,1%
  • Sucre : –18,7%
  • Blé : –7,4%

 

“Des contractions ont été notées pour les prix du riz (-26,1%), le sucre (-18,7%) et le blé (-7,4%)”, précise le bulletin.

 

Une inflation en territoire négatif

 

Cette baisse des prix a eu un effet immédiat sur l’inflation. En glissement annuel, le taux d’inflation dans l’UEMOA est ressorti à –0,9% en juillet, contre –0,2% en juin. C’est la deuxième fois consécutive que l’inflation est négative.

“Cette évolution est en lien avec le recul des prix observé pour les composantes ‘Produits alimentaires’ (-1,7 point de pourcentage)”, indique le rapport.

 

Cette déflation alimentaire est une bonne nouvelle pour les consommateurs, mais elle soulève aussi des interrogations. Car si les prix baissent, cela peut aussi refléter une demande affaiblie, une contraction des revenus, ou des difficultés d’approvisionnement local.

 

Pouvoir d’achat : un soulagement fragile

 

Dans les grandes villes comme Abidjan, Bamako ou Dakar, le riz et le sucre représentent une part importante du panier de consommation. Leur baisse de prix allège les dépenses des ménages, surtout ceux à revenus modestes. Mais cette amélioration reste fragile. Les prix de l’huile et du lait, eux, ont augmenté de 22,6% et 13,8% respectivement.

“Par contre, les cours des huiles et du lait se sont accrus de 22,6% et 13,8%, respectivement”, note la BCEAO.

 

Cette dynamique contrastée montre que le pouvoir d’achat reste soumis à des tensions sectorielles. Les hausses sur certains produits peuvent annuler les gains réalisés ailleurs.

 

Une opportunité pour les politiques publiques

 

La baisse des prix alimentaires importés offre une fenêtre d’action pour les gouvernements. Elle peut :

  • Réduire la pression sur les subventions
  • Alléger les déficits commerciaux
  • Stabiliser les réserves de change

 

Mais pour en tirer pleinement parti, il faut accompagner cette tendance par des politiques de soutien à la production locale, afin de réduire la dépendance aux importations.

 

La baisse des prix alimentaires importés en juillet 2025 est une bouffée d’oxygène pour les ménages de l’UEMOA. Elle freine l’inflation et renforce le pouvoir d’achat. Mais elle ne doit pas masquer les fragilités structurelles. Car la souveraineté alimentaire ne se construit pas sur les fluctuations des marchés mondiaux, mais sur la résilience des systèmes locaux.