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  • 29/10/2025

Transformation du titane : La BAD approuve un investissement de 75 millions $ à la société sud-africaine Nyanza Light Metals


Le Conseil d'administration de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé un financement de 75 millions de dollars pour soutenir la société sud-africaine Nyanza Light Metals (Nyanza) afin de stimuler l'industrialisation en Afrique grâce à la valorisation locale des abondantes ressources minérales de titane du continent.

Le programme de financement de la BAD comprend 25 millions de dollars provenant du Fonds « L’Afrique grandit ensemble » (AGTF), une initiative de cofinancement entre la BAD et la Banque populaire de Chine. Ce financement soutiendra le développement, la construction et l’exploitation d’une usine de fabrication de pigment de dioxyde de titane d’une capacité de 80 000 tonnes par an, ainsi que les infrastructures connexes, au sein de la zone de développement industriel de Richards Bay. Cette usine transformera des minerais de titane d’origine locale et régionale en pigment à haute valeur ajoutée destiné à diverses applications industrielles.

Le dioxyde de titane est un pigment essentiel utilisé dans de nombreux secteurs, notamment les peintures et revêtements, l'agroalimentaire, les cosmétiques et le médical. Malgré cette forte demande, les fabricants d'Afrique du Sud et de la région dépendent presque entièrement d'importations coûteuses. Le projet de Nyanza vise à changer la donne en produisant localement du dioxyde de titane, contribuant ainsi à la substitution des importations et à positionner l'Afrique au sein de la chaîne de valeur mondiale du dioxyde de titane.

L'un des principaux objectifs du financement de la Banque est la création d'emplois. Le projet Nyanza devrait générer plus de 2 400 emplois locaux pendant la construction – dont 30 % seront réservés aux femmes et 30 % aux jeunes – et jusqu'à 850 emplois directs qualifiés une fois opérationnel, avec des objectifs de 45 % de femmes, 30 % de jeunes et 20 % de personnes à faibles revenus. Cela contribuera à réduire le chômage en Afrique du Sud et à promouvoir une participation inclusive au secteur industriel sud-africain.

« Cet investissement témoigne de l'engagement de la BAD à impulser la transformation industrielle de l'Afrique (...) En soutenant Nyanza dans ses investissements en infrastructures et en valorisation des ressources naturelles locales, nous contribuons à faire évoluer le modèle africain traditionnel, fondé sur l'exportation de matières premières à faible valeur ajoutée et une forte dépendance aux importations de produits finis. Nous construisons ainsi une économie industrielle qui offrira des opportunités inclusives à des millions de personnes à travers le continent », a déclaré Solomon Quaynor, vice-président de la BAD pour le secteur privé, les infrastructures et l'industrialisation.

Donovan Chimhandamba, président-directeur général de Nyanza, a expliqué que l’Afrique exporte depuis longtemps des minéraux bruts, pour ensuite importer des produits finis à forte valeur ajoutée, issus de ces mêmes ressources, à un prix majoré. Ce cycle a freiné la croissance industrielle et limité la capacité du continent à tirer pleinement profit de ses richesses naturelles. « Grâce au soutien de la BAD, nous changeons la donne en construisant un complexe de valorisation du titane de classe mondiale, afin de transformer localement les minéraux africains pour les marchés internationaux. Il s’agit de revaloriser ces ressources, de créer des emplois et de bâtir un tissu industriel qui autonomise les jeunes, les femmes et les entrepreneurs. »

Ce projet soutient l’objectif stratégique de la BAD visant à construire des infrastructures résilientes face au changement climatique et à promouvoir la valorisation des ressources naturelles. Il devrait également dynamiser la croissance du secteur privé, stimuler la création d’industries connexes et de chaînes d’approvisionnement locales, et diversifier les exportations sud-africaines grâce à une participation accrue aux chaînes de valeur mondiales. 

La contribution de la Banque s'inscrit dans le cadre d'un financement syndiqué mis en place par l'Africa Finance Corporation et l'African Export-Import Bank, qui agissent en qualité de chefs de file et teneurs de livre initiaux mandatés.