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  • 29/10/2025

Énergie verte : Infinity Power lève 153 millions $ pour un parc éolien phare en Égypte

L’Afrique accélère sa transition énergétique. En Égypte, la société Infinity Power, leader africain des énergies renouvelables soutenu par l’Africa Finance Corporation (AFC), vient de finaliser le financement du projet éolien de Ras Ghareb, d’une capacité de 200 MW. Ce jalon stratégique confirme la montée en puissance du continent dans la production d’électricité propre à grande échelle.

 

Une confiance internationale renouvelée

 

Le projet, estimé à 153 millions de dollars US en dette senior, bénéficie du soutien de trois partenaires majeurs : la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), Proparco et la JICA (Agence japonaise de coopération internationale). Ces institutions, connues pour leur rigueur, confirment leur confiance dans la solidité des plateformes africaines d’énergie.
Les travaux ont d’ailleurs débuté sur le golfe de Suez, sous la houlette du géant chinois POWERCHINA, chargé de l’ingénierie, de l’approvisionnement et de la construction.

 

Une fois opérationnel en 2027, le site produira 810 000 MWh d’électricité verte par an — de quoi alimenter 300 000 foyers et éviter 390 000 tonnes de CO₂. Pour le continent, c’est plus qu’un projet énergétique : c’est un signal de crédibilité financière et technologique.

 

L’AFC, catalyseur des grands projets africains

 

« Le financement de Ras Ghareb illustre le rôle collaboratif de l’AFC en tant qu’initiateur, développeur et investisseur à long terme », souligne Sameh Shenouda, directeur des investissements de l’AFC.
L’institution panafricaine s’impose, en effet, comme un pivot du financement d’infrastructures sur le continent. Après une levée de fonds mondiale de 700 millions de dollars pour Arise IIP et un prêt syndiqué record de 1,5 milliard de dollars, l’AFC confirme son influence croissante dans la structuration de projets « bancables », capables d’attirer des capitaux institutionnels internationaux.

 

Depuis 2007, l’AFC a investi plus de 15 milliards de dollars dans 36 pays africains, en se positionnant comme le partenaire financier stratégique de la transformation énergétique et industrielle du continent.

 

Infinity Power, le géant vert africain

 

Avec 14 parcs éoliens et solaires totalisant 1,3 GW de capacité installée, Infinity Power s’est fixé un objectif ambitieux : 10 GW d’ici 2030. L’entreprise est déjà active en Côte d’Ivoire, au Sénégal, en Égypte et en Afrique du Sud.
Son engagement dépasse la production d’énergie : 1,2 million de foyers alimentés, 3,5 millions de dollars investis dans les communautés locales, et 39 000 vies directement impactées par ses initiatives de développement.

 

« Le projet Ras Ghareb renforce notre position de leader africain des énergies renouvelables, grâce au soutien indéfectible de nos actionnaires AFC, BERD et Masdar », a déclaré Mohamed Ismail Mansour, président d’Infinity Power. Pour lui, chaque projet est pensé comme une alliance entre viabilité économique et impact durable.

 

Un modèle africain d’investissement circulaire

 

Ce nouveau succès s’inscrit dans la stratégie globale de l’AFC : réinvestir les gains issus de ses désengagements partiels dans d’autres projets structurants. C’est le cas d’Arise IIP, développeur panafricain de zones industrielles intégrées, dont la récente levée de 700 millions de dollars a permis à l’AFC de libérer du capital pour financer de nouvelles infrastructures, dont Ras Ghareb.

 

Cette approche « circulaire » permet à l’institution de soutenir la croissance africaine sans dépendance excessive aux financements extérieurs, tout en favorisant la création d’emplois locaux et la diversification énergétique.

 

Vers une Afrique décarbonée et souveraine

 

La stratégie énergétique de l’AFC repose sur une idée simple mais puissante : faire de l’Afrique un acteur clé de la décarbonation mondiale, et non un simple bénéficiaire d’aides climatiques. En investissant dans des projets solides, commercialement viables et socialement utiles, le continent affirme qu’il peut être le moteur de sa propre transition énergétique.

 

Ras Ghareb n’est donc pas qu’un parc éolien — c’est une boussole pointée vers l’avenir énergétique de l’Afrique.