Le Gabon franchit un nouveau cap vers sa souveraineté économique. Le 8 septembre 2025, le Conseil des ministres a décidé que les directeurs généraux des banques, établissements financiers et structures de microfinance doivent être exclusivement gabonais. Une mesure choc visant à « renforcer l’ancrage national de la gouvernance financière », selon le ministre d’État chargé de l’Économie, Henri‑Claude Oyima.
Cette réforme s’inscrit dans un contexte de
transition politique post-coup d’État d’août 2023, où le régime met l’accent
sur le contrôle local des secteurs stratégiques. Dans le secteur financier, les
expatriés occupent encore de nombreux postes de direction, alimentant les
critiques sur une gestion parfois déconnectée des priorités nationales.
Le gouvernement justifie l’urgence de la
gabonisation par une situation préoccupante : fin mars 2025, les créances
douteuses et litigieuses dépassaient 17% dans la zone CEMAC, mettant en péril
la stabilité du système bancaire. « La dépendance aux dirigeants étrangers a pu
accentuer des pratiques de gestion éloignées des besoins locaux et exacerber la
crise des créances douteuses », explique-t-on à Libreville.
Le dispositif prévoit toutefois des dérogations
limitées, accordées par le Comité national économique et financier (CNEF)
lorsque l’expertise nationale fait défaut. Mais le gouvernement mise avant tout
sur la formation et le renforcement des compétences locales pour éviter que ces
exceptions ne deviennent la règle.
À court terme, cette politique pourrait stimuler
les talents gabonais, restaurer la confiance des citoyens et renforcer la
souveraineté économique. À moyen terme, elle pose un défi majeur : former
suffisamment de cadres qualifiés pour diriger les institutions financières sans
compromettre leur compétitivité. La mesure pourrait également inquiéter
certains investisseurs étrangers et créer des tensions au sein de la CEMAC, où
la libre circulation des capitaux est la norme.
La gabonisation des banques s’inscrit dans une
tendance africaine plus large. Des pays comme le Burkina Faso ont déjà adopté
des lois visant à protéger leurs intérêts nationaux. Au Gabon, cette initiative
s’aligne sur les plans d’investissement massifs prévus pour 2026, dépassant 3
300 milliards FCFA.
En définitive, cette décision marque un tournant
pour le Gabon : elle promet un contrôle local renforcé, mais exige prudence et
préparation. Le pays devra concilier souveraineté et attractivité financière
pour éviter de transformer une ambition nationale en isolement économique.
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