Agriculture ivoirienne : La Bourse des matières premières agricoles présentée aux acteurs du secteur

Le Comité de Concertation Etat/Secteur Privé (CCESP) en collaboration avec le ministère de l’agriculture et du développement rural, et la BRVM, ont organisé ce 10 septembre 2025, au plateau, une rencontre d’informations et d’échanges dénommée ‘’Zoom Sur’’ autour du thème « Bourse des matières premières agricoles : enjeux et défis pour le développement d’un secteur agricole moderne en Côte d’Ivoire ».

Lancé le 28 mai 2025, la Bourse des matières premières agricoles (BMPA), a été créé dans le but de moderniser et structurer durablement la commercialisation des produits agricoles ivoiriens. Pour accompagner la vulgarisation de cette réforme stratégique, le ‘’Zoom Sur’’ a été organisé en vue de permettre aux acteurs de mieux comprendre le fonctionnement technique de cette nouvelle bourse, ses missions, ses opportunités ainsi que les conditions de succès de son déploiement.

Cette rencontre avait pour objectifs de présenter le modèle économique de la BMPA, mettre en lumière les principales spéculations agricoles actuellement cotées, afin de mieux informer les acteurs du monde agricole. Elle visait également à expliquer les avantages et les perspectives qu’offre la bourse aux producteurs ainsi qu’aux différents maillons de la chaîne de valeur. Les échanges ont aussi porté sur les défis à relever pour assurer le succès et la durabilité de cette initiative ambitieuse.

La BMPA, aura donc pour mission d’organiser un marché fiable pour les produits, apporter la transparence dans la fixation des prix tout en corrigeant les distorsions actuelles des marchés, stimuler la production, fluidifier la circulation des produits agricoles, améliorer l’accès au financement et les revenus des producteurs et transformer le secteur agricole par la promotion du commerce équitable.

A cet effet, la bourse s’attèlera à la découverte des prix, la gestion des risques, l’encouragement des investissements, la facilitation des échanges sur le marché physique, la facilitation du financement et au développement du marché.

Selon M. Philippe Brizoua, directeur du développement du marché et de gestion des projets de la BRVM, la valeur ajoutée de la BMPA est d’assurer aux producteurs un revenu transparent et décent, dont la base est au moins le coût de revient agricole et de protéger ce prix rémunérateur des fluctuations. A cet effet, la bourse offre des instruments financiers, des mécanismes de couverture contre la volatilité. « Une fois que la transparence et la stabilité des prix sera effective, les acteurs du secteur bancaire et financier pourront facilement financer le secteur agricole y compris les petits producteurs jusqu’aux industriels. »

« La Bourse des matières premières agricoles constitue une des réformes clés témoignant l’ambition du gouvernement d’œuvrer à la transformation structurelle de l’économie ivoirienne. Cette réforme, répond aux enjeux de la transparence des prix et d’une meilleure rémunération des producteurs ivoiriens. Elle entend également améliorer le financement du secteur agricole et stimuler la production locale » a déclaré la Secrétaire Exécutif du CCESP, Mme Mariam Fadiga Fofana.

M. N’Guessan Koffi Rodrigue, représentant du ministre de l’agriculture et du développement rural a déclaré que cette rencontre dédiée à la BMPA, est plus que nécessaire. Selon lui, « elle représente non seulement une opportunité pour vulgariser les missions et les mécanismes de fonctionnement de notre jeune bourse, mais aussi un cadre d’examen des solutions aux défis présents et à venir auxquels notre bourse fait ou aura à faire face. »

Il faut noter que pour la phase pilote, les spéculations agricoles clés choisies pour démarrer les activités de la BMPA sont la noix brute de cajou, la noix fraîche de cola et le maïs.

« J'invite les organisations interprofessionnelles de ces filières à développer des stratégies et des plans d'action pour que leurs produits soient massivement côtés sur cette bourse », a ajouté M. N’Guessan Koffi.

Avec la BMPA, la Côte d’Ivoire ambitionne de faire de son agriculture un secteur moderne, structuré et compétitif, au service du développement national et de la lutte contre la pauvreté rurale.

 Jemima Orou