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  • 27/08/2025

Cambriolages en Afrique du Sud : La criminalité reste le défi majeur des ménages

En Afrique du Sud, les cambriolages continuent d’occuper le haut du classement des crimes domestiques. Selon la dernière Enquête sur la gouvernance, la sécurité publique et la justice (GPSJS) 2024/25, près de 1,5 million d’incidents ont été recensés, touchant 5,7% des ménages à travers le pays. Les foyers dirigés par des hommes et ceux de la province du KwaZulu-Natal figurent parmi les plus exposés.

 

Si la criminalité pèse encore lourdement sur la vie quotidienne, la perception générale de sécurité semble néanmoins s’améliorer. 81% des adultes de 16 ans et plus déclarent se sentir en sécurité lorsqu’ils marchent seuls dans leur quartier en journée, contre 80,4% en 2023/24. La nuit en revanche, l’insécurité domine : seuls 36,1% partagent ce sentiment, un chiffre certes en hausse par rapport à l’année précédente (34,9%), mais toujours inférieur aux niveaux de 2020/21 (39,6%).

 

Vols personnels et fraude à la consommation en progression

 

L’étude montre que les crimes contre les individus restent fréquents. En 2024/25, environ 1,2 million de personnes ont été victimes de vols de biens personnels, soit 2,6% de la population âgée de 16 ans et plus. Ce chiffre est légèrement en baisse par rapport à l’année précédente (1,3 million), mais la majorité des victimes n’ont pas sollicité la police. 69% n’ont rien signalé, tandis que seulement 31% ont déclaré tout ou partie des incidents.

 

La fraude à la consommation, elle, progresse fortement. Le nombre de cas est passé de 552 000 en 2023/24 à 811 000 en 2024/25. Contrairement aux vols personnels, le taux de signalement augmente : 34,9% des victimes ont alerté la police, contre 30,7% un an plus tôt.

 

Crimes sous-déclarés et méfiance persistante

 

Le manque de signalement reste un problème central. En matière de cambriolages, seuls 43% des ménages victimes se sont tournés vers la police, un niveau quasi identique à l’an passé. Cette faible proportion illustre la méfiance persistante envers les institutions policières et judiciaires, ainsi que la difficulté des autorités à établir une relation de confiance durable avec les citoyens.

 

Des citoyens de plus en plus vigilants

 

Face à ce climat, les Sud-Africains multiplient les mesures de protection. 43,3% des adultes déclarent avoir pris des précautions en 2024/25, contre 39,9% en 2023/24. Les stratégies les plus fréquentes consistent à éviter les déplacements jugés risqués (29,9%) et à renforcer la sécurité des domiciles par des équipements comme des portes anti-effraction (28,7%). Ces dispositifs semblent efficaces sur le plan psychologique : près de 80% des personnes concernées affirment se sentir plus en sécurité grâce à ces aménagements.

 

Des disparités régionales marquées

 

L’enquête révèle également des différences notables entre provinces. Le Limpopo se démarque par un niveau de confiance élevé : 97,2% des habitants déclarent se sentir en sécurité le jour, et 64,2% la nuit. À l’inverse, le Cap-Occidental enregistre la plus forte proportion de personnes se sentant en insécurité en journée (31,4%), tandis que le Mpumalanga détient le taux le plus élevé d’insécurité nocturne (73%).

 

Une sécurité en équilibre fragile

 

Les données de la GPSJS traduisent une réalité contrastée. Les cambriolages, vols et fraudes demeurent des menaces sérieuses, tandis que les taux de signalement restent faibles. Pourtant, la perception d’une amélioration de la sécurité progresse légèrement. Ce paradoxe souligne la complexité du défi sécuritaire en Afrique du Sud, où la criminalité reste un enjeu social, politique et économique majeur.