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  • 27/08/2025

Sénégal – FMI : Transparence budgétaire et dette record au cœur des discussions

Le Fonds monétaire international (FMI) a achevé une mission de huit jours à Dakar, marquée par des échanges serrés sur la gestion des finances publiques et la soutenabilité de la dette. Conduite par Edward Gemayel, l’équipe a travaillé avec les autorités sénégalaises à la suite du rapport explosif de la Cour des comptes, publié en février 2025, qui avait révélé de graves erreurs dans la déclaration des finances de l’État.

 

Selon le FMI, ces inexactitudes concernaient la période 2019-2023 et ont conduit à une révision sans précédent du stock de la dette. Après un audit réalisé par le cabinet Forvis Mazars, la dette publique centrale est passée de 74,4% à 111% du PIB fin 2023. Un an plus tard, en décembre 2024, elle représentait 118,8% du PIB. Cette correction reflète, selon le FMI, l’intégration de passifs non déclarés auparavant.

 

Malgré ces déséquilibres, l’économie sénégalaise montre une forte résistance. La croissance a bondi de 12,1% en glissement annuel au premier trimestre 2025, tirée par le démarrage de la production pétrolière et gazière à Sangomar et GTA. Toutefois, le dynamisme reste concentré dans les hydrocarbures : hors secteur extractif, la croissance plafonne à 3,1%, freinée par les difficultés de la construction et des industries chimiques. L’inflation, elle, demeure faible, à 0,7% en juillet 2025.

 

Edward Gemayel a salué l’engagement du Sénégal pour « renforcer la transparence dans la gestion des finances publiques, garantir la fiabilité des rapports d’exécution budgétaire et préserver la viabilité budgétaire ». Les mesures correctives discutées incluent la centralisation de la gestion de la dette, un audit des arriérés de paiement lancé en juillet, la création d’une base de données centralisée et la consolidation progressive des comptes bancaires dans un compte unique du Trésor.

 

En parallèle, Dakar souhaite obtenir un nouveau programme d’appui du FMI. Celui-ci s’articulerait autour de quatre priorités : une meilleure gestion des finances publiques, le soutien aux secteurs stratégiques pour une croissance inclusive, l’amélioration du capital humain et de l’équité sociale, ainsi que la résilience face aux chocs climatiques. Ces réformes devraient être intégrées à la Vision 2050 et au Plan de relance économique et sociale récemment publié par le gouvernement.

 

La mission du FMI a rencontré plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre des Finances Cheikh Diba, ainsi que d’autres parties prenantes. Les discussions doivent se poursuivre avant la présentation du dossier au Conseil d’administration du FMI.