Classée parmi les pays les plus vulnérables au changement climatique, la République centrafricaine déploie une stratégie urbaine fondée sur la nature. Avec l’appui de la Banque mondiale, Bangui et Berbérati entament un virage écologique pour renforcer leur résilience.
La Centrafrique fait face à une menace
silencieuse, mais tenace : l’érosion climatique. Inondations, glissements de
terrain, déforestation galopante… Dans les villes comme Bangui et Berbérati,
les catastrophes naturelles se multiplient, dopées par une urbanisation
désorganisée et des décennies de fragilité environnementale.
Pour y répondre, la Banque mondiale vient
d’approuver un financement additionnel de 9,175 millions de dollars — soit plus
de 5,3 milliards FCFA — destiné à renforcer le Projet Villes inclusives et
résilientes (PROVIR). Ce soutien, issu du Fonds pour l’environnement mondial
(FEM), permettra de financer des solutions fondées sur la nature, telles que la
reforestation des zones urbaines, la plantation d’arbres le long des voiries,
ou encore la végétalisation des espaces publics.
Une urgence climatique ancrée dans les villes
Selon l’indice ND-GAIN, la République
centrafricaine figure parmi les deux pays les plus vulnérables au monde face au
dérèglement climatique. Dans les quartiers périphériques de Bangui, les fortes
pluies transforment les rues en torrents, ravinant les sols, emportant les
habitations précaires et mettant en péril les infrastructures.
Ces dégâts sont aggravés par l’absence
d’aménagements urbains durables. D’où l’intérêt d’intégrer des infrastructures
naturelles, capables de retenir les eaux de ruissellement, de stabiliser les
sols et d’atténuer les effets extrêmes du climat.
« Les solutions fondées sur la nature présentent
un potentiel considérable pour le pays », souligne Guido Rurangwa,
responsable des opérations de la Banque mondiale pour la République
centrafricaine. « En les combinant aux infrastructures grises de Bangui et
Berbérati, elles augmenteront la capacité de rétention des eaux de pluie,
réduisant ainsi les risques d'inondation et d'érosion des sols. Leur caractère
polyvalent offrira également de nombreuses possibilités de subsistance, allant
des produits forestiers à la pêche. »
Une approche inclusive, pensée pour les plus fragiles
Ce nouveau financement bénéficiera directement à environ
300 000 personnes réparties entre les deux villes ciblées. L’accent est mis sur
les groupes les plus vulnérables : réfugiés, déplacés internes, rapatriés,
femmes et jeunes, souvent exclus des grands projets d’aménagement urbain.
Pour ces communautés, les infrastructures vertes
représentent bien plus qu’une barrière contre l’eau : elles sont aussi un
levier d’intégration sociale et de relance économique. Les activités générées —
entretien des plantations, exploitation de produits forestiers, petites
cultures urbaines — offrent des opportunités de revenus pour des populations
précarisées.
Un changement de paradigme dans l’urbanisme centrafricain
Loin d’un simple projet de reboisement, PROVIR
s’inscrit dans une refonte globale du développement urbain. Le programme est
adossé à la stratégie climat 2021-2025 de la Banque mondiale, qui promeut un
modèle de développement vert, résilient et inclusif, tout en renforçant la
compétitivité des villes.
Le projet bénéficie également du soutien
technique et financier de partenaires internationaux tels que le Dispositif
mondial pour la réduction des catastrophes et le relèvement (GFDRR), le Gap
Fund et l’initiative NBS Invest, spécialisée dans la mobilisation de
financements pour les solutions naturelles.
Nature, climat et cohésion sociale : une équation
à résoudre
Au-delà des effets attendus sur le plan
écologique, l’initiative vise aussi à restaurer le lien entre populations
urbaines et environnement. Les arbres plantés aujourd’hui ont vocation à
devenir demain des outils pédagogiques, des sources de revenus ou encore des
espaces de rencontre.
Ce choix de “l’innovation sobre”, comme la
qualifie un expert local, marque une inflexion notable dans la façon dont les
politiques urbaines s’élaborent en Centrafrique : plus connectées à la réalité
du terrain, aux cycles de la nature, et aux besoins de celles et ceux qui
vivent en première ligne de la crise climatique.
À l’heure où le changement climatique ne se limite plus aux campagnes reculées
mais frappe en plein cœur des villes, la République centrafricaine tente de
reprendre la main. Et si sa vulnérabilité structurelle est encore criante,
l’approche fondée sur la nature pourrait bien en être le point d’ancrage pour
un avenir plus résilient.
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