Au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire, la 13ᵉ édition de la CGECI Academy s’est ouverte sur un mot d’ordre sans ambiguïté : « Souveraineté économique, le temps de l’action ». Ministres, chefs de gouvernement, patronat et institutions financières ont multiplié les appels à rompre avec la dépendance aux matières premières et à bâtir des économies africaines compétitives, résilientes et tournées vers la transformation locale.
Un diagnostic sévère mais lucide
Le ministre du Commerce et de l’Industrie,
Souleymane Diarrassouba, a rappelé l’ampleur du chemin à parcourir. « L’Afrique
ne représente que 2% de la production manufacturière mondiale et exporte plus
de 70% de ses matières premières à l’état brut », a-t-il souligné.
Avec des dépenses en recherche-développement
limitées à 0,5% du PIB, loin de la moyenne mondiale de 2,2%, le continent reste
en marge des grandes dynamiques d’innovation. Pour le ministre, la souveraineté
ne se décrète pas : elle exige des investissements massifs dans la R&D,
l’agriculture et les infrastructures productives.
Le patronat prône une souveraineté ouverte
Ahmed Cissé, président de la CGECI, a insisté sur
la nécessité d’un changement de paradigme. « La souveraineté économique n’est
pas synonyme de repli sur soi, mais de capacité à définir et mettre en œuvre
nos propres choix de développement », a-t-il déclaré.
S’inspirant du modèle marocain et de son hub
logistique Tanger Med, il a plaidé pour des partenariats stratégiques au sein
de l’Alliance des patronats francophones afin de stimuler l’innovation et
renforcer la compétitivité des entreprises africaines.
L’État ivoirien mise sur les champions nationaux
Le Premier ministre Robert Beugré Mambé a, pour
sa part, insisté sur la nécessité d’accélérer. « Le temps n’est plus au
diagnostic, le temps est à l’action », a-t-il martelé. S’appuyant sur une
croissance ivoirienne de 6% en 2024, projetée à 6,7% d’ici 2027, il a détaillé
une stratégie de segmentation des entreprises – des « poussins » aux « seniors
» – afin d’accompagner leur montée en puissance. L’objectif : faire émerger de
véritables champions nationaux capables de porter la souveraineté économique
au-delà des frontières ivoiriennes.
La BAD trace une feuille de route continentale
Fraîchement élu, le président de la Banque
africaine de développement, Sidi Ould Tah, a donné une dimension panafricaine
au débat. Articulée autour de quatre « points cardinaux », sa vision repose sur
la mobilisation des financements, la réforme de l’architecture financière
africaine, la valorisation du capital humain et la construction
d’infrastructures résilientes.
« Nous devons libérer le potentiel de nos PME,
colonne vertébrale de nos économies, et accélérer la fabrique de champions
africains », a-t-il plaidé, rappelant que ces entreprises représentent plus de
90% du tissu économique et génèrent 60% des emplois sur le continent.
De la parole aux actes
À l’heure où les fractures du commerce mondial
poussent les grandes puissances à relocaliser et sécuriser leurs chaînes de
valeur, l’Afrique voit s’ouvrir une fenêtre d’opportunité historique. Mais
entre constats répétés et ambitions affichées, la CGECI Academy 2025 a surtout
rappelé l’urgence : transformer les discours en actions tangibles. La
souveraineté économique ne se mesurera pas seulement dans les déclarations
d’intention, mais dans la capacité des États, du secteur privé et des
institutions à bâtir une Afrique qui produit, transforme et exporte davantage
de valeur.
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