Le Ghana affiche des résultats économiques remarquables. Après une crise monétaire sévère en 2022-2023, le pays a réussi à stabiliser sa monnaie et à restaurer la confiance des marchés. Mais derrière cette performance, un autre combat s’impose : celui de l’éthique bancaire.
Lors de la Conférence panafricaine des
gouverneurs de banques centrales, organisée avec la Banque d’Angleterre, le
Gouverneur de la Banque du Ghana, Dr. Johnson Pandit Asiama, a rappelé que « la
crédibilité et la transparence fonctionnent. La discipline fonctionne. Et
peut-être plus important encore – la patience fonctionne ». Ce message,
prononcé devant 23 banques centrales africaines, souligne que la stabilité
monétaire ne se décrète pas, elle se construit dans la durée.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. L’inflation est
tombée à 8% en octobre 2025, contre plus de 54 % en 2022. Les réserves
internationales atteignent 11,4 milliards de dollars US, soit 4,8 mois de
couverture des importations. Le cedi s’est apprécié de 37% en 2025, devenant la
monnaie la plus performante d’Afrique subsaharienne selon la Banque mondiale.
Mais cette stabilité reste fragile. Les actifs
numériques, notamment les cryptomonnaies et les stablecoins, bouleversent les
flux financiers. « Des millions de devises fortes circulent chaque mois via des
portefeuilles crypto, souvent en dehors des canaux bancaires formels », a
averti Asiama lors de la 29ᵉ Conférence nationale sur la banque et l’éthique.
Pour répondre à ces défis, la Banque du Ghana prépare une loi sur les
prestataires de services d’actifs virtuels (VASP) et pilote l’e-Cedi, une
monnaie numérique de banque centrale destinée à préserver la souveraineté
monétaire.
Au-delà de la technologie, le Gouverneur insiste
sur la dimension morale du secteur financier. Le rapport de la Banque du Ghana
sur la fraude en 2024 révèle une hausse de 5% des cas, avec une valeur à risque
de 99 millions de cedi ghanéen. Les fraudes impliquant le personnel bancaire
sont en augmentation, menaçant la confiance du public.
Pour y répondre, la Banque du Ghana et le
Chartered Institute of Bankers (CIB) Ghana ont lancé un Code d’éthique bancaire
et préparent une certification obligatoire en éthique pour les professionnels
du secteur. « L’éthique n’est pas un coût ; c’est un investissement
stratégique. C’est le fondement sur lequel la confiance, l’innovation et la
résilience se construisent », a martelé Asiama.
Ces réformes s’inscrivent dans une dynamique plus
large : principes de banque durable, directives renforcées sur la protection
des consommateurs et surveillance accrue du digital lending. L’objectif est
clair : aligner le secteur bancaire ghanéen sur les standards mondiaux de
transparence et de gouvernance.
Enjeux. Le Ghana illustre aujourd’hui une double
réalité. D’un côté, une monnaie stabilisée et des fondamentaux économiques
solides. De l’autre, un secteur bancaire confronté à des défis éthiques et
technologiques. La stabilité du cedi ne suffira pas si la confiance des
citoyens et des investisseurs est minée par des pratiques douteuses.
Le message du Gouverneur est donc sans ambiguïté
: la stabilité monétaire doit aller de pair avec une stabilité morale. Car dans
un monde où les marchés réagissent à chaque signal, la véritable force d’une
économie réside autant dans ses chiffres que dans la confiance qu’elle inspire.
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