News
  • 26/12/2025

Ghana : Le FMI valide les progrès économiques, mais alerte sur les risques de l'or

Le Ghana reçoit un nouveau coup de pouce financier du Fonds monétaire international (FMI). L'institution a approuvé, le jeudi 25 décembre dernier, la cinquième revue de son programme de soutien, libérant 385 millions de dollars pour booster l'économie. Cette décision arrive à point nommé, alors que le pays sort d'une période turbulente marquée par une dette élevée et une inflation galopante.

 

Le programme, connu sous le nom d'Extended Credit Facility (ECF), aide le Ghana depuis 2023. Il vise à stabiliser les finances publiques et à promouvoir une croissance durable. Selon le FMI, le Ghana a dépassé les attentes en 2025. La croissance du PIB réel a atteint environ 6 % au cours des trois premiers trimestres, portée par les secteurs des services et de l'agriculture. L'inflation, qui culminait à près de 24% en janvier, a chuté à 9,4% récemment, grâce à une politique monétaire stricte.

 

Ces avancées ne sont pas dues au hasard. La Banque du Ghana (BoG) a joué un rôle clé. Ses réserves internationales devraient dépasser 13 milliards de dollars d'ici fin 2025, un niveau record. "La croissance a dépassé les projections, l'inflation décline plus vite que prévu", note le rapport du FMI, soulignant la solidité des réformes.

 

Au cœur de cette stratégie se trouve le Domestic Gold Purchase Programme (DGPP). Lancé pour diversifier les réserves, ce programme permet à la BoG d'acheter de l'or directement auprès des mineurs locaux. En 2025, les réserves d'or ont grimpé à environ 34 tonnes, contre 30 tonnes fin 2024. Cela a stabilisé la monnaie, le cedi, sans alourdir la dette. "Le DGPP a contribué à augmenter les volumes d'or achetés et à renforcer les réserves internationales sans créer de nouvelle dette", explique la BoG dans son communiqué du 25 décembre.

 

Pourtant, tout n'est pas rose. Le FMI pointe des risques financiers liés au DGPP. Des pertes estimées à 214 millions de dollars ont été évoquées, bien que la BoG les qualifie de "spéculatives" en attendant un audit externe. "Le programme pose des risques pour la soutenabilité financière de la banque centrale", avertit le FMI dans son rapport. Ces préoccupations s'inscrivent dans un contexte plus large : le Ghana, deuxième producteur d'or en Afrique, doit équilibrer exploitation minière et stabilité économique.

 

Le pays a aussi réformé son marché des changes. De nouvelles règles, alignées sur les standards mondiaux, séparent les opérations de réserve des transactions courantes. Cela renforce la transparence et attire les investisseurs. "Ces mesures visent à approfondir la confiance dans les marchés des changes", précise la BoG.

 

En perspective, le FMI propose d'étendre le programme ECF jusqu'en août 2026 pour consolider ces gains. La croissance est projetée à 4,8% pour 2025, avec une inflation qui pourrait rester élevée à 16,6%. Pour les experts, cela marque une reprise robuste, mais fragile face aux chocs externes comme les prix des matières premières.

 

Le Ghana démontre ainsi que des réformes ciblées peuvent relancer une économie. Reste à surveiller l'audit de la BoG et les ajustements du DGPP. Pour les Ghanéens, ces progrès signifient plus de stabilité et d'opportunités.

Partager sur