Grève au Nigéria : Le pétrole suspendu après 800 licenciements chez Dangote

Une grève nationale secoue le secteur pétrolier nigérian depuis lundi, après que la raffinerie Dangote a licencié plus de 800 employés pour avoir tenté de se syndiquer, selon l’Association du personnel supérieur du pétrole et du gaz du Nigéria (PENGASSAN). Ce mouvement social, qui touche à la fois le privé et le public, a conduit à la fermeture des bureaux de la compagnie nationale NNPC Limited et des régulateurs pétroliers, NUPRC et NMDPRA.

La raffinerie Dangote, la plus grande d’Afrique, a justifié ces licenciements par une réorganisation du personnel et a accusé certains salariés d’actes de sabotage. Les discussions médiées par le gouvernement lundi n’ont pas permis de résoudre le conflit, et la raffinerie a obtenu une injonction judiciaire interdisant au syndicat d’entraver l’approvisionnement en pétrole et gaz.

Le syndicat, de son côté, a dénoncé la notification de cette injonction via les réseaux sociaux plutôt que par huissier, selon Lumumba Okugbawa, dirigeant de PENGASSAN : « Les ordonnances de justice sont signifiées par huissier, pas via les réseaux sociaux ».

L’ampleur de la grève inquiète les analystes. Une extension du mouvement pourrait paralyser les champs pétroliers, perturber la circulation des produits raffinés et provoquer des pénuries dans les stations-service. Les pays dépendants du pétrole nigérian pourraient aussi ressentir les effets d’une telle paralysie.

La raffinerie Dangote, propriété d’Aliko Dangote, l’homme le plus riche d’Afrique, avait débuté ses activités cette année. Elle représente un tournant stratégique pour réduire les importations de carburant et renforcer l’autosuffisance énergétique du Nigéria. Toutefois, ce conflit soulève des questions sur la protection des travailleurs dans le secteur privé et sur la stabilité des investissements dans le pays.

NNPC Limited a assuré suivre la situation de près et rester engagée à garantir un environnement de travail sûr et stable, tandis que les régulateurs ont appelé à une issue amiable. La résolution de ce bras de fer sera déterminante pour la confiance dans le secteur pétrolier nigérian et pour la stabilité du marché régional.