La Guinée est de nouveau au cœur de l’actualité minière. En mai dernier, le gouvernement de Conakry a brutalement retiré son permis d’exploitation à la société Axis Minerals. Une décision qui secoue le secteur, menace des milliers d’emplois et soulève de sérieuses inquiétudes chez les investisseurs étrangers.
Un retrait choc
Le 15 mai 2025, les autorités guinéennes ont
annoncé à la télévision nationale la révocation du permis d’exploitation
industrielle de la compagnie. L’annonce a été suivie de la fermeture des sites
de Boffa–Fria, du gel des comptes bancaires de l’entreprise et de
l’intervention des forces de sécurité.
Pourtant, Axis Minerals apparaissait jusque-là
comme un opérateur exemplaire : en règle sur le plan fiscal, légal et social.
Ses mines avaient permis d’exporter près de 40 millions de tonnes de bauxite
entre 2023 et 2025, faisant de l’entreprise la deuxième source
d’approvisionnement du pays.
Un impact social immédiat
Le choc ne se limite pas aux bilans financiers.
Plus de 5 000 emplois directs et près de 10 000 emplois indirects sont
aujourd’hui menacés. Dans les localités minières, la précarité s’installe. À
Boffa, l’entreprise avait transformé l’économie locale, créant un tissu
d’activités annexes autour de ses opérations.
Une stratégie nationale assumée
Pour le gouvernement, cette décision s’inscrit
dans une politique plus large de « nationalisme des ressources ». Depuis 2021,
Conakry renforce son contrôle sur les matières premières afin d’augmenter les
retombées locales et de limiter la dépendance vis-à-vis des investisseurs
étrangers. Une orientation que certains analystes qualifient de « pari risqué
», car elle pourrait réduire l’attractivité du pays pour de nouveaux capitaux.
Selon Financial Afrik, cette crise « met à
l’épreuve la gouvernance minière guinéenne et risque d’entacher durablement la
confiance des investisseurs » (août 2025).
Le recours à l’arbitrage
Face à ce qu’elle considère comme une
expropriation, Axis Minerals a porté l’affaire devant un tribunal fédéral de
New York en juillet 2025. La société, représentée par le cabinet Jones Day,
réclame plusieurs milliards de dollars d’indemnisation.
Pour l’État guinéen, il s’agit d’une bataille
pour la souveraineté. Pour Axis, c’est une question de survie et de respect des
engagements contractuels.
Un mouvement africain plus large
La Guinée n’est pas un cas isolé. D’autres pays
africains ont déjà engagé un bras de fer similaire avec les majors du secteur
extractif.
Ces initiatives montrent une tendance claire :
les États veulent capter davantage de valeur ajoutée, quitte à froisser les
investisseurs. Mais elles soulèvent toujours la même question : jusqu’où aller
sans compromettre l’attractivité du pays ?
Le parallèle avec l’Alliance des États du Sahel
Le bras de fer guinéen résonne aussi avec
l’attitude des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES : Mali, Burkina Faso,
Niger). Ces trois pays, engagés dans une rupture politique avec leurs anciens
partenaires occidentaux, veulent reprendre le contrôle de leurs ressources
stratégiques.
Ces pays partagent avec la Guinée une même
volonté : affirmer leur souveraineté économique et limiter les « contrats
déséquilibrés » hérités du passé. Mais cette stratégie a un revers : elle
accentue l’isolement financier et fragilise la confiance des investisseurs.
Un dilemme africain
Ce conflit illustre une problématique commune :
comment garder la main sur ses ressources tout en maintenant un climat
d’affaires stable ?
La Guinée, riche en bauxite — elle détient les
plus importantes réserves mondiales —, joue une partie délicate où chaque
décision est scrutée par les marchés internationaux. En allant trop loin, le
pays risque de se retrouver catalogué parmi les destinations les moins
attractives pour les investissements miniers.
L’affaire Axis Minerals dépasse les frontières
guinéennes. Elle incarne le dilemme de nombreux pays africains : souveraineté
ou attractivité ? Si Conakry parvient à concilier les deux, elle ouvrira la
voie à un nouveau modèle de gouvernance des ressources. Dans le cas contraire,
la sanction sera immédiate : perte d’emplois, fuite des capitaux et
ralentissement de la croissance.
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