Le Kenya renforce son arsenal de protection sociale avec l’appui de la Banque mondiale, à travers un projet ambitieux qui allie inclusion économique et développement humain. Financé à hauteur de 127,5 millions de dollars par l’Association internationale de développement (IDA), ce programme, baptisé Kenya Social and Economic Inclusion Project 2 (KSEIP2), entend toucher près de 12 millions de citoyens parmi les plus vulnérables.
L’objectif affiché : ne plus cantonner la
protection sociale à l’assistance immédiate, mais en faire un outil stratégique
de transformation à long terme. Cette approche, articulée autour
d’investissements dans la jeunesse, le soutien aux ménages précaires et la
résilience face aux crises, s’inscrit dans une vision plus large de l’inclusion
comme moteur de croissance.
Un projet qui prolonge une dynamique
Le KSEIP2 prend la relève d’un premier programme
déjà mené à terme, qui avait permis de poser les bases d’un système d’aide
sociale mieux structuré au Kenya. S’appuyant sur ces acquis, cette nouvelle
phase prévoit un élargissement des transferts monétaires à des groupes d’âge
ciblés : enfants, adolescents, femmes et personnes âgées. Ces transferts
complètent ceux déjà fournis dans le cadre du National Safety Net Program
(NSNP), initiative phare du gouvernement en matière de filets de sécurité.
Mais au-delà de l’assistance financière directe,
le projet ambitionne d’introduire une dimension économique durable, en liant
les bénéficiaires aux régimes publics d’épargne et d’assurance sociale, et en
promouvant des activités génératrices de revenus résilientes au climat.
Miser sur l’humain pour soutenir l’économie
La Banque mondiale insiste sur cette double
finalité du programme. « La croissance inclusive et la réduction de la pauvreté
se concrétisent par la création d’emplois plus nombreux et de meilleure qualité
», explique Qimiao Fan, directeur de division de la Banque mondiale pour le
Kenya. Selon lui, le KSEIP2 prépare les enfants et les jeunes à devenir des
adultes productifs, aide les familles à améliorer leurs moyens de subsistance
et protège les acquis sociaux contre les aléas climatiques ou économiques.
Ce pari sur l’humain est central dans la
stratégie kenyane. Dans un pays où près d’un tiers de la population vit encore
sous le seuil de pauvreté, l’investissement dans le capital humain — notamment
chez les plus jeunes — apparaît comme un levier essentiel de sortie durable de
la précarité. L’idée est d’éviter les politiques sociales court-termistes pour
construire une base de développement stable et inclusive.
Une réponse adaptée à la vulnérabilité
climatique
Le Kenya, confronté à des sécheresses récurrentes
dans plusieurs de ses régions, notamment dans le Nord et le Nord-Est, voit sa
population exposée à des risques croissants. Le KSEIP2 prévoit donc un
renforcement du système de réponse d’urgence, avec des mécanismes d’assistance
sociale temporaire activables en cas de crise.
En parallèle, le projet entend moderniser les
systèmes de prestation de services sociaux, afin de rendre l’aide publique plus
efficace, mieux ciblée, et adaptée aux contextes locaux. Cette approche
intégrée doit permettre d’éviter que les avancées sociales ne soient annulées
par un choc climatique ou économique.
Une vision cohérente avec les ambitions
nationales
Le projet KSEIP2 s’inscrit dans le cadre
stratégique plus large du pays. Il répond à la Vision 2030 du Kenya, qui vise
un développement économique et social durable, et s’aligne avec le Cadre de
partenariat pays (CPF) conclu avec le Groupe de la Banque mondiale pour la
période 2023–2028. Ce dernier met l’accent sur la résilience des ménages, la
préparation nationale aux crises et le renforcement du capital humain.
Pour Shubha Chakravarty, économiste principale à
la Banque mondiale et cheffe d’équipe du projet, cette cohérence d’ensemble est
essentielle : « Le projet KSEIP2 soutient l’ambition du gouvernement de briser
le cercle vicieux de la pauvreté en privilégiant les investissements en faveur
des enfants et des adolescents, ainsi que des ménages productifs. »
Le programme incarne aussi un engagement
constitutionnel fort du Kenya : garantir une sécurité sociale à tous les
citoyens ne pouvant subvenir à leurs besoins.
Une politique sociale pensée comme levier
économique
Avec ce projet, le Kenya tente de réconcilier
politiques sociales et développement économique, dans une logique où protection
ne rime plus avec dépendance, mais avec opportunité. Il s’agit de faire de
l’inclusion un vecteur de croissance, et non un coût.
En articulant transferts sociaux, inclusion
financière, emploi durable et résilience climatique, le KSEIP2 pourrait servir
de modèle pour d’autres pays du continent confrontés à des défis similaires.
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