Le gaspillage du gaz naturel atteint un niveau critique, fragilisant les efforts de transition énergétique et de lutte contre le changement climatique.
Le torchage du gaz naturel, cette pratique
consistant à brûler du gaz associé à l’extraction du pétrole, ne faiblit pas.
Pire : il repart à la hausse. En 2024, 151 milliards de mètres cubes (mmc) ont
été brûlés dans le monde, soit le niveau le plus élevé depuis 2007, selon le
dernier rapport Global Gas Flaring Tracker de la Banque mondiale. Ce volume
représente une perte énergétique estimée à 63 milliards de dollars.
Le coût écologique est tout aussi alarmant : 389
millions de tonnes d'équivalent CO₂ ont été émises, dont 46 millions dues au
méthane non brûlé, un gaz à effet de serre 80 fois plus puissant que le CO₂ à
court terme.
« Alors que plus d’un milliard de personnes n’ont
toujours pas accès à une énergie fiable (...), il est très frustrant de voir
cette ressource naturelle gaspillée », déplore Demetrios Papathanasiou,
directeur mondial de l’énergie à la Banque mondiale.
Des efforts inégaux selon les pays
Si certains États ont réussi à réduire leur
niveau de torchage, les neuf plus gros pays torchant du gaz représentent à eux
seuls 75% du volume total, tout en ne générant que moins de la moitié de la
production mondiale de pétrole. Autrement dit, la surconsommation de torchères
n’est pas liée à la taille du secteur pétrolier, mais bien à un manque de
volonté politique ou technologique.
L’indicateur clé, l’intensité de torchage (gaz
brûlé par baril de pétrole extrait), reste anormalement élevé depuis 15 ans. Un
vrai paradoxe à l’heure où les États plaident pour une transition énergétique
juste et durable.
L’initiative ZRF : une lueur d’espoir
Depuis 2015, la Banque mondiale promeut
l’initiative Zéro torchage de routine d’ici 2030 (ZRF). Le rapport montre que
les pays signataires enregistrent 12% de réduction de l’intensité de torchage,
contre une hausse de 25% pour ceux qui n’y participent pas.
Mais pour accélérer la cadence, il faut aller
plus loin. Le Partenariat mondial pour la réduction du torchage et du méthane
(GFMR) multiplie les actions concrètes : subventions, assistance technique,
conseils politiques, renforcement institutionnel… En Ouzbékistan, par exemple,
11 millions de dollars ont été investis pour détecter et colmater les fuites de
méthane, réduisant potentiellement jusqu’à 100 000 tonnes d’émissions par an.
« Les gouvernements et les exploitants doivent
faire de la réduction du torchage une priorité. (...) Nous devons transformer
ce gaz gaspillé en moteur de développement économique », insiste Zubin Bamji,
responsable du GFMR.
Une urgence mondiale, un enjeu africain
Pour l’Afrique, l’enjeu est double : la sécurité
énergétique et le développement durable. Le rapport rappelle que le gaz torché
chaque année représente une part importante de la consommation annuelle de gaz
du continent. Ce qui est brûlé ailleurs pourrait couvrir des besoins
énergétiques essentiels, en particulier pour les pays dépendants des
importations.
Lutter contre le torchage n’est donc pas
seulement une question climatique, mais un levier d’accès à l’énergie pour des
millions de foyers. Un défi technologique, mais surtout une urgence de
gouvernance.
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