Le Fonds monétaire international (FMI) et les autorités congolaises ont trouvé un terrain d’entente sur la deuxième revue du programme soutenu par la Facilité Élargie de Crédit (FEC) et la première revue du programme de la Facilité pour la Résilience et la Durabilité (FRD). Cet accord, encore soumis à l’approbation du Conseil d’administration du FMI prévue en décembre, ouvre la voie à un nouveau décaissement tout en confirmant la stabilité macroéconomique retrouvée de la République Démocratique du Congo. Mais cette stabilité reste conditionnée à une rigueur budgétaire de tous les instants.
Une économie résiliente, portée par le secteur
minier
L’activité économique congolaise résiste bien.
Selon Calixte Ahokpossi, chef de mission du FMI pour la RDC, « la croissance du
PIB réel dépassera 5% en 2025 et 2026 », tirée par le dynamisme du secteur
extractif, en particulier le cuivre et le cobalt, dont la demande mondiale ne
faiblit pas.
Parallèlement, l’inflation a reculé à 2,5% en octobre, bien en deçà de la cible
de 7% fixée par la Banque centrale du Congo (BCC). Cette désinflation rapide
découle d’une appréciation du franc congolais et de mesures prudentielles sur
les réserves bancaires. Pour le FMI, cette performance traduit une meilleure
coordination entre politique monétaire et politique budgétaire.
Mais au-delà de ces chiffres encourageants,
l’institution appelle à la prudence : la stabilité des prix pourrait être
compromise si les tensions à l’Est et la pression sur les dépenses publiques
venaient à s’intensifier.
Des comptes publics fragilisés par la guerre
Le conflit armé persistant dans l’Est continue de
drainer une part importante du budget de l’État. Malgré ce fardeau, Kinshasa a
su préserver une discipline budgétaire exemplaire, limitant le déficit
intérieur grâce à la réduction du train de vie de l’administration et à la
réaffectation de certaines dépenses d’investissement.
Le FMI reconnaît ces efforts, tout en exhortant le gouvernement à maintenir le
cap de la prudence pour dégager davantage de marges en faveur des dépenses
sociales et sanitaires, notamment dans les zones affectées par l’épidémie
d’Ebola dans le Kasaï.
Le projet de loi de finances 2026 prolonge cette
stratégie : rationalisation des dépenses non essentielles, suppression
progressive des subventions sur les carburants dans le secteur minier, et généralisation
de la facturation normalisée de la TVA. Ces mesures visent à élargir la base
fiscale sans étouffer la reprise économique.
Des réformes structurelles qui progressent
Sur le plan institutionnel, le pays avance dans
la modernisation de la gestion des finances publiques : création du Trésor
public, mise en œuvre du compte unique du Trésor et meilleure traçabilité des
dépenses. Ces progrès sont salués par le FMI, même si l’organisation estime que
la gouvernance et la transparence doivent encore être renforcées, notamment
dans le secteur extractif, pilier des recettes mais aussi foyer de
vulnérabilités.
La lutte contre la corruption, la rationalisation
de la masse salariale et la maîtrise des investissements publics figurent
désormais au cœur des priorités de réforme. La réussite de ces chantiers
conditionnera la crédibilité budgétaire du pays à moyen terme.
Une stratégie climatique saluée
Sous la Facilité pour la Résilience et la
Durabilité, la RDC montre également des signes d’engagement concret dans la
lutte contre les dérèglements climatiques. Le gouvernement a déjà préparé une analyse
budgétaire des coûts liés aux chocs climatiques et adopté une politique
nationale de gestion des risques de catastrophes naturelles.
Ces avancées démontrent, selon le FMI, la volonté
du pays d’intégrer la dimension environnementale dans sa stratégie économique,
un choix stratégique pour une économie dépendante de ses ressources naturelles.
Un équilibre encore précaire
« Les autorités sont encouragées à maintenir le
cap », a souligné Calixte Ahokpossi, tout en saluant la qualité du dialogue
entre le FMI et les institutions congolaises. Le Fonds reste toutefois attentif
à la fragilité structurelle de l’économie congolaise : une dépendance excessive
au secteur minier, un contexte sécuritaire volatil et un environnement des
affaires encore peu attractif.
Malgré tout, la RDC affiche aujourd’hui des indicateurs
macroéconomiques solides : croissance soutenue, inflation maîtrisée et début de
consolidation budgétaire.
Reste à savoir si cette stabilité, encore fragile, pourra se transformer en croissance
inclusive et en développement tangible pour une population qui attend toujours
les dividendes de la paix et de la richesse minière.
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