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  • 14/11/2025

Le FMI salue les progrès de l’Éthiopie mais maintient la pression sur les réformes

La dernière mission du FMI à Addis-Abeba confirme une dynamique positive, sans lever toutes les incertitudes entourant le programme économique éthiopien. L’équipe dirigée par Alvaro Piris a conclu deux semaines d’échanges avec les autorités dans le cadre du quatrième examen de la Facilité élargie de crédit (FEC), un mécanisme essentiel pour stabiliser une économie encore sous tension.

 

Selon M. Piris, « l’équipe a réalisé des progrès significatifs en vue de parvenir à un accord au niveau des services sur la quatrième révision du CEC. Les discussions se poursuivront virtuellement dans les semaines à venir. » Cette formulation, prudente mais encourageante, laisse entendre que le FMI considère les avancées comme substantielles, tout en soulignant que plusieurs paramètres doivent encore être verrouillés avant un accord final.

 

L’enjeu central de cet examen concerne la capacité de l’Éthiopie à maintenir le cap des réformes macroéconomiques engagées dans un contexte de contraintes budgétaires persistantes. Le pays reste confronté à des défis lourds : pressions inflationnistes, déséquilibres extérieurs, besoin de consolidation fiscale et vulnérabilités financières liées à la dette publique. Chaque revue du programme est donc à la fois un test technique et politique.

 

Les rencontres avec le ministre des Finances, Ahmed Shide, et le gouverneur de la Banque nationale d’Éthiopie, Eyob Tekalign, illustrent la volonté des autorités d’accélérer les ajustements budgétaires et monétaires. Pour le FMI, la crédibilité de la politique de change, la maîtrise de l’inflation et le renforcement de la discipline budgétaire restent des points de vigilance.

 

L’ouverture de la mission au secteur privé — banques et entreprises locales — confirme l’importance accordée par le FMI aux signaux du terrain. Ces échanges permettent d’affiner l’évaluation des tensions sur le crédit, de la situation de liquidité, des difficultés d’accès aux devises, et de la résilience des entreprises face aux conditions économiques.

 

Les discussions virtuelles annoncées pour les prochaines semaines seront décisives. Un accord au niveau des services constituerait un signal positif pour les bailleurs et les investisseurs, en validant la trajectoire de réformes. À l’inverse, un retard prolongé pourrait raviver les doutes sur la capacité du pays à assainir durablement ses fondamentaux économiques.

 

Pour l’Éthiopie, cette phase intermédiaire est donc stratégique : elle conditionne la poursuite de l’appui financier du FMI, mais aussi la confiance des partenaires internationaux dans un contexte de redressement encore fragile.