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  • 29/12/2025

Creditinfo s’installe en zone CEMAC : Une nouvelle brique dans l’architecture du crédit régional

Creditinfo Group continue méthodiquement sa conquête du marché africain du crédit. Après l’Afrique de l’Ouest et de l’Est, le groupe britannique basé à Londres vient d’obtenir l’agrément tant attendu pour opérer en zone CEMAC comme bureau d’informations sur le crédit. Une décision stratégique, entérinée par la BEAC fin novembre 2025, qui marque une nouvelle étape dans la modernisation du système financier en Afrique centrale.

À travers sa filiale Creditinfo Central Africa (CICA), le groupe est désormais autorisé à produire des rapports de solvabilité et des scores de crédit pour les particuliers comme pour les entreprises. L’objectif est clair : mieux mesurer le risque, fluidifier l’octroi de crédits et renforcer l’inclusion financière, dans une zone où l’information reste encore fragmentée. Le gouverneur de la BEAC, Yvon Sana Bangui, ne s’y est pas trompé, qualifiant cette décision de levier clé pour la maîtrise du risque bancaire dans la sous-région.

Au-delà du simple partage de données, Creditinfo ambitionne d’introduire des services à forte valeur ajoutée, allant de la prise de décision instantanée à l’identification client mutualisée, dans un cadre conforme aux exigences de protection des données personnelles. Un signal fort, à l’heure où la régulation, la cybersécurité et la confiance deviennent des enjeux centraux du financement en Afrique.

Le calendrier imposé par la Banque centrale est serré mais structurant : mise en place d’un site de secours informatique dans la région d’ici mi-2026, adaptation complète des procédures internes aux réalités locales avant 2027, puis déploiement progressif de succursales dans l’ensemble des pays membres de la CEMAC d’ici fin 2028. À terme, Creditinfo devra couvrir au moins 60 % des établissements supervisés par la COBAC. Pas de place pour l’improvisation.

L’expérience ouest-africaine joue ici le rôle de vitrine. En UEMOA, Creditinfo West Africa a bâti en quelques années une base de données couvrant plus de 15 millions de clients, avec une adhésion massive des institutions financières. Une trajectoire qui conforte le groupe dans son pari : le marché du crédit africain est mûr, à condition de disposer d’une information fiable et partagée.

Et le timing est loin d’être anodin. En CEMAC, les crédits bancaires affichent une croissance soutenue, dépassant les 12 400 milliards de francs CFA début 2025, portés principalement par le Cameroun et le Gabon. Dans cet environnement dynamique mais encore inégalement structuré, l’arrivée d’un bureau de crédit international change la donne.

Reste un enjeu clé : l’appropriation locale. Creditinfo est tenue de recruter, former et transférer les compétences à des équipes régionales, tout en adaptant ses standards globaux aux contraintes spécifiques de la CEMAC. C’est là que se jouera le vrai test : transformer une licence réglementaire en outil concret de financement du développement.

En clair, Creditinfo ne vient pas vendre un logiciel. Il vient installer une infrastructure invisible mais décisive. Et en matière de crédit, l’invisible fait souvent toute la différence.