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  • 29/12/2025

Cybercriminalité en Afrique : INTERPOL démantèle des réseaux et récupère 3 millions de dollars US

Entre le 27 octobre et le 27 novembre 2025, l’opération internationale Sentinel a permis l’arrestation de 574 suspects et la récupération de près de 3 millions USD sur le continent africain. L’initiative cible les escroqueries numériques et les rançongiciels, mettant en lumière l’urgence de renforcer la cybersécurité et la lutte contre le blanchiment de capitaux.


L’Afrique fait face à une cybercriminalité de plus en plus sophistiquée, touchant des secteurs stratégiques comme la finance et l’énergie. INTERPOL, avec le soutien de partenaires privés spécialisés en cybersécurité, a coordonné l’opération Sentinel sur un mois, impliquant 19 pays et des arrestations massives.

 

Au total, 574 suspects ont été arrêtés et près de 3 millions de dollars US récupérés. Plus de 6 000 liens malveillants ont été neutralisés et six variantes de ransomwares déchiffrées, permettant de limiter des pertes financières évaluées à 21 millions de dollars US.

 

Les actions locales illustrent la diversité des menaces. Au Sénégal, une fraude par compromission de courriels professionnels (BEC) visant un transfert de 7,9 millions de dollars US a été stoppée grâce au gel rapide des comptes bancaires. Au Ghana, les enquêteurs ont neutralisé un ransomware ayant chiffré 100 Téraoctets de données et développé un outil de déchiffrement pour récupérer 30 Téraoctets. Le pays a également vu le démantèlement d’un réseau de cyberfraude entre le Ghana et le Nigéria, impliquant plus de 200 victimes et 400 000 dollars US détournés.

 

Au Bénin, 43 domaines malveillants ont été fermés, 4 318 comptes frauduleux supprimés et 106 arrestations effectuées. Le Cameroun a réagi rapidement à une escroquerie sur une plateforme de vente de véhicules, avec gel bancaire d’urgence pour éviter le détournement de fonds.

 

Neal Jetton, directeur de la cybercriminalité à INTERPOL, souligne : « La sophistication et l’ampleur des cyberattaques en Afrique s’accélèrent, notamment dans les secteurs critiques comme la finance et l’énergie. L’opération Sentinel démontre l’efficacité de la coopération internationale. »

 

L’opération Sentinel montre que la cybercriminalité est désormais un vecteur central de blanchiment de capitaux, nécessitant une collaboration renforcée entre autorités, institutions financières et acteurs technologiques. Les pays participants comprennent le Bénin, le Botswana, le Burkina Faso, le Cameroun, le Tchad, le Congo, Djibouti, la RDC, le Gabon, le Ghana, le Kenya, le Malawi, le Nigéria, le Sénégal, l’Afrique du Sud, le Soudan du Sud, l’Ouganda, la Zambie et le Zimbabwe.

 

L’initiative confirme qu’en combinant expertise publique et privée, l’Afrique peut renforcer sa résilience face aux cybermenaces et protéger ses infrastructures critiques, tout en limitant les risques pour les flux financiers illicites.