Le Conseil des ministres du mercredi 13 août 2025 a adopté un projet de décret officialisant l’acquisition par l’État malien de la totalité des parts sociales de la Banque Nationale de Développement Agricole (BNDA). Cette décision consacre la sortie définitive de l’Agence Française de Développement (AFD), jusque-là détentrice de 22,67% du capital de l’institution. L’État, déjà actionnaire majoritaire avec 77,33%, devient désormais propriétaire unique de la BNDA, portant sa participation à 100% du capital social, estimé à 61,6 milliards FCFA.
Une institution née pour servir l’agriculture
Créée en 1981, la BNDA avait pour mission
première de financer le développement rural et agricole du Mali. Très vite,
elle s’est imposée comme l’acteur bancaire central du monde agricole,
accompagnant la production, la transformation, la commercialisation et même
l’habitat rural. Avec 48 agences à travers le pays, plus de 500 collaborateurs
et une clientèle largement ancrée dans le monde agricole, la BNDA a contribué à
structurer des filières entières, notamment le coton, l’arachide et le riz.
Au fil des décennies, la banque a élargi son
champ d’action, évoluant vers une banque universelle, tout en restant fidèle à
son ADN agricole. Aujourd’hui, elle combine financements agricoles, services
aux PME et accompagnement de projets d’infrastructures, ce qui en fait un
pilier du financement du développement au Mali.
La sortie programmée de l’AFD
La décision de l’AFD de céder ses actions ne
relève pas d’un désengagement brutal, mais d’une stratégie assumée.
L’institution française souhaite désormais concentrer son rôle sur
l’accompagnement technique et le financement externe, plutôt que sur la détention
de participations au capital des banques locales. Le pacte d’actionnaires
prévoyait d’ailleurs un droit de sortie conjointe, ce qui a facilité la
transaction avec l’État malien.
Un signal de souveraineté économique
Pour le gouvernement, cette opération dépasse le
simple cadre financier. Elle marque une volonté politique forte : reprendre la
main sur un instrument stratégique de financement du développement agricole et
rural. En devenant l’unique actionnaire, l’État s’offre une latitude accrue
pour orienter les choix stratégiques de la BNDA, les aligner avec les priorités
nationales et renforcer son rôle de levier économique.
Dans un contexte marqué par les débats autour de
la souveraineté économique en Afrique de l’Ouest, cette décision s’inscrit dans
une logique de reprise de contrôle des outils de développement par les États.
Elle pourrait également renforcer la confiance des acteurs locaux —
agriculteurs, coopératives, PME — qui verront dans la BNDA un instrument
désormais pleinement national.
Défis et perspectives
Si la nationalisation à 100% est perçue comme une
victoire politique et symbolique, elle pose aussi de nouveaux défis. L’État
devra :
Une opportunité historique
Cette reprise en main ouvre une nouvelle page de
l’histoire bancaire du Mali. Dans un pays où plus de 70% de la population
dépend directement de l’agriculture, la BNDA est bien plus qu’une institution
financière : elle est un outil stratégique pour la sécurité alimentaire,
l’emploi rural et la modernisation du secteur agricole.
Avec ce décret, le Mali envoie un signal fort : la
finance agricole est désormais un enjeu de souveraineté nationale. Reste à voir
comment cette volonté politique se traduira, dans les faits, par des
financements accrus, des produits mieux adaptés et un accompagnement renforcé
des producteurs maliens.
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