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  • 23/10/2025

Malawi : Quand la fin des exportations brutes devient levier d’industrialisation

Le Malawi a récemment frappé les esprits en annonçant une interdiction stricte de l’exportation de ses minéraux bruts. Le président Peter Mutharika a averti que toute tentative de vendre ces ressources sans transformation locale serait sévèrement sanctionnée.

 

Cette décision n’est pas un simple geste de contrôle : elle s’inscrit dans une stratégie économique ambitieuse. Le pays cherche à maximiser la valeur de ses ressources naturelles, en particulier le rutile à Kasiya et les terres rares à Kangankunde, dont la transformation locale pourrait générer jusqu’à 500 millions de dollars par an.

 

Pour accompagner cette transition, le gouvernement a mis en place un ministère dédié à l’industrialisation, dirigé par George Partridge. Ce département supervise les initiatives visant à développer des infrastructures de transformation et à créer des emplois qualifiés dans le secteur minier. L’objectif : transformer le Malawi d’exportateur de minerais bruts en acteur industriel capable de capter une plus grande part de la chaîne de valeur.

 

Cependant, cette politique n’est pas sans défis. Des experts alertent sur le risque de marché noir et de contrebande si les infrastructures locales ne suivent pas. Les exportateurs de pierres précieuses dénoncent déjà les pertes économiques induites et la complexification des procédures commerciales.

 

Malgré ces obstacles, le message du gouvernement est clair : le Malawi veut tirer un revenu équitable de ses ressources, réduire la fuite de richesses et stimuler son développement industriel. Dans un continent africain où l’exportation de matières premières brutes reste dominante, le pays tente de montrer qu’il est possible de transformer ses ressources naturelles en moteur de croissance durable.