Marché de l’or : Tensions géopolitiques et banques centrales dopent les cours

Le marché de l’or connaît un envol spectaculaire, porté par les anticipations de baisses de taux aux États-Unis et les inquiétudes sur l’indépendance de la Réserve fédérale. Le mardi 2 septembre 2025, l’or au comptant a atteint un nouveau record historique à 3 527,5 dollars l’once. Les analystes estiment qu’il pourrait atteindre 4 000 dollars en 2026 si les incertitudes économiques et géopolitiques persistent.

Depuis le début de l’année, l’or a déjà gagné plus de 34%. Les prévisions pour 2025 ont été régulièrement révisées à la hausse, passant de 2 756 dollars en janvier à 3 220 dollars en juillet, selon Reuters. Jerome Powell, président de la Fed, a récemment reconnu l’augmentation des risques liés à l’emploi, renforçant les attentes d’une baisse prochaine des taux d’intérêt.

« Les perspectives baissières du dollar, soutenues par les attentes de baisses de taux de la Fed, l’éloignement des investisseurs des actifs américains et l’incertitude économique liée aux tarifs douaniers, sont favorables à l’or », explique Ricardo Evangelista, analyste senior chez ActivTrades. Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le dollar a perdu près de 11%, rendant l’or moins cher pour les détenteurs d’autres devises.

Les critiques de Trump envers Powell et les tentatives de destituer la gouverneure Lisa Cook ont également accru les inquiétudes sur l’indépendance de la Fed. « Le facteur le plus haussier est… une interférence potentielle avec la Réserve fédérale américaine et des inquiétudes quant au statut du dollar en tant que valeur refuge », souligne Carsten Menke, analyste chez Julius Baer.

Les tensions géopolitiques, notamment au Moyen-Orient et entre la Russie et l’Ukraine, stimulent également la demande d’or, ce dernier restant une valeur refuge en période d’incertitude. Parallèlement, les banques centrales, notamment en Chine, continuent d’augmenter leurs réserves d’or pour le neuvième mois consécutif.

Michael Hsueh, analyste de la Deutsche Bank, note que « la combinaison d’un prix de l’or en hausse et de l’accumulation des réserves par les banques centrales signifie que les parts d’or dans les réserves ont fortement augmenté pour certaines banques centrales ».

Les investisseurs particuliers et institutionnels participent eux aussi à cette ruée vers l’or. L’ETF SPDR Gold Trust, le plus grand fonds adossé à l’or physique, a vu ses avoirs atteindre 977,68 tonnes, un record depuis août 2022 et une hausse de 12% depuis le début de l’année.

Avec une demande soutenue, un dollar affaibli et des incertitudes économiques et politiques persistantes, l’or semble destiné à poursuivre son ascension, consolidant sa position de valeur refuge face aux turbulences mondiales.