Le débat sur la maîtrise des ressources minières africaines s’intensifie. À la conférence Africa Down Under (conférence annuelle organisée en Australie qui est devenue l’un des plus grands forums internationaux sur le secteur minier africain), tenue à Perth, la capitale de l’État d’Australie-Occidentale, diplomates, experts et responsables ont souligné la volonté des gouvernements africains, surtout en Afrique de l’Ouest, de tirer davantage profit de leurs richesses naturelles.
Pression pour plus de contrôle
La Haute-Commissaire australienne au Ghana, Berenice
Owen-Jones, a rappelé que le nationalisme des ressources n’était pas nouveau.
Mais sa résurgence est aujourd’hui motivée par des impératifs économiques.
« Nous avons assisté à l'émergence de nouveaux
codes miniers en Afrique de l'Ouest […] mettant l'accent sur un contrôle
réglementaire renforcé, une fiscalité accrue et un contenu local plus important
», a-t-elle expliqué. Ces réformes s’accompagnent toutefois d’une
multiplication des litiges et arbitrages.
Compétition internationale pour les minéraux
critiques
La pression est d’autant plus forte que les minéraux
critiques, essentiels aux chaînes d’approvisionnement mondiales, suscitent une
compétition accrue. La Chine domine le secteur de la transformation, mais
l’Australie cherche à renforcer sa présence. Ses entreprises ont déjà investi
près de 30 milliards de dollars australiens dans neuf pays d’Afrique de
l’Ouest. Des projets majeurs comme le gisement de fer de Simandou en Guinée ou
la mine de lithium prévue par Atlantic Lithium au Ghana en sont l’illustration.
Une vision africaine assumée
Pour l’ambassadeur du Zimbabwe en Australie, Joe
Tapera Mhishi, cette volonté de créer plus de valeur s’inscrit dans la
stratégie de l’Union africaine. « La question de la valeur ajoutée en Afrique
[…] a gagné en crédibilité », a-t-il affirmé. Il a appelé à des partenariats
stratégiques avec l’Australie, notamment après l’adoption par Canberra d’une
politique de stockage des minéraux critiques.
Risques juridiques et incertitudes
Mais tous ne partagent pas le même enthousiasme.
La juriste Kate Apostolova, associée chez Clifford Chance, a mis en garde
contre les changements unilatéraux de contrats : hausse soudaine des taxes,
augmentation de la participation de l’État après des découvertes.
« L'argent circule là où il y a de la certitude.
Si les risques géopolitiques et réglementaires augmentent, les financements
pour développer la mine sont moins nombreux », a-t-elle averti. Elle recommande
le recours aux traités bilatéraux d’investissement (TBI), qui rassurent les
investisseurs et facilitent l’accès au financement.
« L’Afrique jugée trop sévèrement »
En réaction, le Haut-Commissaire de Zambie en
Australie, Elias Munshya, a dénoncé les stéréotypes autour du risque africain :
« Sur 54 pays, quatre peuvent être problématiques, mais 50 autres sont très
sûrs, politiquement stables et dotés de systèmes juridiques similaires à celui
de l'Australie. Pourtant, on nous traite encore comme si le continent tout
entier était à haut risque. »
Enjeux sécuritaires
Au-delà des aspects économiques et juridiques, la
sécurité reste une préoccupation majeure. L’instabilité au Sahel alimente le
nationalisme des ressources et fragilise l’investissement. Pour accompagner les
entreprises, l’Australie organise chaque année à Accra une Conférence sur la
sécurité minière en Afrique de l’Ouest.
Un équilibre encore fragile
Le président d’Argonaut, Liam Twigger, a résumé
le dilemme : « Le capital est fluide et va là où il est voulu et respecté – et
peut partir en un clin d’œil. » Pour l’Afrique, le défi sera donc de défendre
ses intérêts souverains tout en restant attractive dans la compétition mondiale
pour les ressources stratégiques.
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