Nigéria : La NDLEA frappe un cartel international et saisit pour 4,2 millions de dollars de drogues

L’Agence nationale de lutte contre la drogue (NDLEA) a démantelé un vaste réseau criminel transnational reliant le Nigéria, l’Europe, le Brésil, l’Australie et le Moyen-Orient. Trois barons ont été arrêtés et plusieurs cargaisons, d’une valeur de plus de 6,4 milliards de nairas (4,2 millions de dollars), ont été saisies lors d’opérations coordonnées.

La lutte antidrogue a pris une nouvelle dimension au Nigéria. Entre le 26 août et le 5 septembre, la NDLEA a multiplié les coups de filet, aboutissant au démantèlement d’un cartel international et à la saisie de substances illicites allant de la cocaïne aux sirops codéinés, en passant par le cannabis de synthèse.

Tout a commencé le 26 août 2025, à l’aéroport international Murtala Muhammed de Lagos, où 76 cartons de textiles destinés à Sydney ont éveillé les soupçons. Cachés dans les dentelles et accompagnés de charmes mystiques, 17,9 kg de cocaïne ont été découverts, représentant une valeur marchande de 5,3 milliards de nairas (environ 3,5 millions de dollars). Cette cargaison était l’œuvre d’un International Organized Criminal Group (IOCG) opérant entre plusieurs continents.

Les enquêtes ont permis l’arrestation de trois figures du réseau : Olashupo Michael Oladimeji, agent de fret, suivi de Muaezee Ademola Ogunbiyi, arrêté dans un hôtel de Lagos, et de Shola Adegoke, interpellé dans une résidence d’Ikeja GRA. Chez eux, les agents ont découvert du cannabis canadien Loud, des armes, ainsi que des véhicules de luxe utilisés pour le transport de drogue.

Derrière ce réseau se cache également un chef en fuite, Adebisi Ademola Omoyele, alias M. Bee, basé à Dubaï et soupçonné de coordonner les opérations à l’étranger. Selon les autorités, plusieurs membres du groupe sont des récidivistes ayant purgé de longues peines en Europe pour trafic de drogue ou crimes graves.

En parallèle, la NDLEA a mené d’autres opérations d’envergure. À Port Harcourt, un conteneur de 40 pieds a révélé 160 200 bouteilles de sirop à base de codéine, dissimulées derrière des cartons de produits sanitaires. Valeur estimée : 1,1 milliard de nairas (environ 722 000 dollars). À Lagos et Abuja, ce sont plus de 653 kg de cannabis et de drogues synthétiques (Colorado, Loud, skunk) qui ont été saisis, tandis que dans l’État de Taraba, 7,5 hectares de plantations de cannabis ont été détruits.

Les opérations ont également touché d’autres États : saisie de 342 kg de cannabis dans le Niger, arrestation de trafiquants à Anambra, Kaduna, Edo et Kogi. Même un couple a été arrêté à Ajegunle avec 24,4 kg de skunk.

Face à ces succès, le président-directeur général de la NDLEA, le général de brigade Mohamed Buba Marwa (retraité), a félicité ses équipes pour leurs efforts et les a exhortées à maintenir une approche équilibrée entre répression et sensibilisation. L’agence poursuit en effet sa campagne War Against Drug Abuse (WADA) à travers des conférences et des visites de plaidoyer dans les communautés, les écoles, les lieux de culte et les chefferies traditionnelles.

En l’espace de deux semaines, la NDLEA a donc infligé un coup dur au trafic de drogue, mettant à nu l’ampleur des circuits criminels reliant le Nigeria au reste du monde. Si les arrestations marquent une victoire, elles rappellent également la résilience des réseaux et la nécessité d’un renforcement constant des stratégies de lutte.