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  • 14/11/2025

Nigéria : Le gouvernement veut remettre de l’ordre dans la vente de la centrale électrique d’Afam

Le gouvernement nigérian vient de relancer un dossier vieux de plusieurs années : la privatisation de la centrale électrique d’Afam, située dans le sud du pays. Cette centrale, essentielle pour alimenter une partie du réseau national, avait été vendue depuis 2020 au groupe Transcorp, un conglomérat nigérian actif dans l’énergie. Mais plusieurs étapes importantes du processus n’avaient jamais été finalisées.

 

Jeudi 13 novembre, le Conseil national de privatisation a enfin autorisé l’État à conclure les derniers documents qui encadrent les obligations de l’acheteur. Ces documents, appelés “accords de performance”, servent à vérifier que l’investisseur tient ses promesses : augmenter la production d’électricité, moderniser l’équipement, améliorer la gestion et garantir un fonctionnement stable.

 

Le vice-président du Nigéria, Kashim Shettima, qui dirige le Conseil, a profité de la réunion pour rappeler une réalité : le pays ne peut plus se contenter de vendre ses entreprises publiques sans s’assurer qu’elles fonctionnent réellement mieux après la privatisation. Selon lui, l’objectif du Nigéria est de bâtir une économie plus forte, capable de franchir le cap symbolique des mille milliards de dollars. Pour y parvenir, il faut des infrastructures fiables, en particulier dans l’électricité, un secteur où le pays connaît encore de graves pénuries.

 

Le directeur général du Bureau chargé des privatisations a aussi indiqué que l’État avait déjà récupéré près de 54 milliards de nairas grâce à la vente, mais que la centrale devait désormais être suivie de près pour éviter un investissement “fantôme” qui ne produit rien de concret.

 

La réunion a également fait le point sur une réforme majeure adoptée cette année : la séparation des deux principales missions de la société publique de transport d’électricité — l’exploitation du réseau et la gestion des infrastructures. Cette réforme, longtemps attendue, doit faciliter la modernisation du secteur.

 

Pour les observateurs, l’affaire Afam est un test. Si la centrale redémarre correctement, cela pourrait redonner de la crédibilité au programme de privatisation du Nigéria, souvent critiqué pour son manque de rigueur. Si au contraire rien ne change, les investisseurs risquent de rester prudents.

 

En clair, le Nigéria veut montrer qu’il a appris de ses erreurs : vendre un actif public ne suffit pas, encore faut-il s’assurer qu’il fonctionne mieux qu’avant.