La montée fulgurante du prix de l’or, observée ces derniers mois, n’est pas qu’un épisode de plus dans l’histoire mouvementée du métal jaune. Selon la Banque des règlements internationaux (BRI), cette flambée révèle un changement profond : l’or, traditionnel refuge en période d’incertitude, se comporte désormais comme un actif spéculatif, dopé par l’appétit croissant des investisseurs particuliers. Une mutation qui rebat les cartes jusque sur les marchés africains, premier continent producteur de ce précieux métal.
Depuis le début du mois de septembre, les cours ont
progressé d’environ 20%. La BRI explique que cette dynamique a certes été
initiée par des investisseurs institutionnels en quête de sécurité face aux
doutes liés aux valorisations boursières, mais elle a surtout été amplifiée par
une vague d’achats opportunistes d’investisseurs individuels séduits par
l’engouement médiatique autour de l’or. Une situation qui, selon l’institution
basée à Bâle, rompt nettement avec les schémas historiques : le métal jaune
évolue désormais comme un actif risqué, montant en même temps que les actions.
Ce phénomène est d’autant plus singulier qu’il
s’inscrit dans un contexte de reprise des marchés actions, portés notamment par
les valeurs technologiques et l’intelligence artificielle, malgré des
inquiétudes persistantes sur les valorisations. Pour la BRI, c’est la première
fois en cinquante ans que l’or et les actions entrent simultanément dans ce
qu’elle qualifie de « territoire explosif », une zone où les hausses rapides
peuvent déboucher sur des corrections brusques, comme ce fut le cas en 1980.
Pour les économies africaines, ce retournement de
perception autour de l’or soulève des enjeux majeurs. Premier fournisseur
mondial via des pays comme l’Afrique du Sud, le Ghana, le Mali, le Burkina Faso
ou encore la RDC, le continent reste très dépendant des recettes minières et
des fluctuations de prix. Une hausse rapide des cours peut, à court terme,
gonfler les revenus d’exportation et offrir un répit budgétaire. Mais une
dynamique spéculative accroît la volatilité et expose les États à des retournements
soudains susceptibles de fragiliser les projections de recettes, les budgets
publics et les investissements dans la chaîne de valeur aurifère.
Dans le même temps, la BRI relève que plusieurs
économies avancées ont massivement émis de la dette entre septembre et
novembre, perturbant les marchés obligataires et supprimant ce qu’on appelait
jusqu’ici la « marge de commodité » liée à la sécurité des obligations d’État.
Une évolution qui pourrait aussi influencer les flux financiers vers les pays
africains, déjà confrontés à un coût de financement élevé.
L’Afrique observe donc la flambée du métal jaune avec
un mélange d’opportunisme et de prudence. L’or, pilier historique de plusieurs
économies du continent, se retrouve pris dans une dynamique mondiale de plus en
plus nerveuse. Dans ce nouvel environnement où même les valeurs refuges se
comportement comme des paris, la question pour les États africains sera de
transformer cette volatilité en stratégie : sécuriser les recettes, stabiliser
les budgets et renforcer les filières locales pour ne plus dépendre uniquement
des mouvements d’humeur des marchés internationaux.
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