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  • 15/12/2025

RDC : Le cobalt repart sous quotas, mais la transparence inquiète

Après plusieurs mois de suspension, la République démocratique du Congo (RDC) s’apprête à reprendre l’exportation de cobalt, métal clé pour les batteries électriques, tout en respectant les quotas fixés pour 2025. Le premier envoi pilote devrait partir « dans les prochains jours », a confirmé l’Autorité de régulation minière ARECOMS.

 

La RDC, premier producteur mondial de cobalt avec plus de 70% de l’offre, avait stoppé les exportations à l’automne 2025. Cette décision visait à freiner la surproduction et stabiliser les prix internationaux, lourdement impactés par des volumes excédentaires.

 

Pour encadrer cette reprise, ARECOMS a mis en place un système de quotas stricts : 18 125 tonnes métriques sont allouées pour le quatrième trimestre, et les exportations annuelles seront plafonnées à 96 600 tonnes dès 2026. Les grandes entreprises comme Glencore et la chinoise CMOC ont reçu les parts les plus importantes, tandis que l’autorité de régulation conserve 10% en réserve stratégique.

 

« Il était essentiel de garantir la solidité des contrôles avant de reprendre les exportations », a déclaré ARECOMS à Reuters, soulignant l’importance de la conformité aux nouvelles règles et au paiement des redevances. Glencore, autorisée à tester le système, fera partie des premières entreprises à expédier du cobalt.

 

Cependant, cette réserve stratégique de 10% suscite des interrogations. Jean Pierre Okenda, analyste basé à Kinshasa, avertit : « Nous ne voyons aucun lien direct entre la création d’un stock de 10% et les besoins réels du marché. L’absence de transparence peut créer des risques pour les investisseurs et les entreprises impliquées. »

 

Cette reprise contrôlée des exportations pourrait avoir des répercussions immédiates sur le marché mondial. Les prix du cobalt, déjà sensibles à l’offre congolaise, pourraient se stabiliser ou connaître une légère hausse. Pour les industries dépendantes des batteries électriques et de l’électronique, le retour de la production congolaise est un signal crucial pour la sécurité de l’approvisionnement.

 

Au-delà de l’économie, cette situation illustre l’équilibre délicat entre gestion stratégique des ressources naturelles et besoin de transparence pour rassurer les acteurs privés et internationaux. La RDC confirme ainsi son rôle central dans la transition énergétique mondiale, tout en rappelant que le contrôle des métaux critiques reste un enjeu national majeur.

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