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  • 13/08/2025

République centrafricaine/ BAD : Lancement du programme de développement des ressources en eau dans le bassin du fleuve Oubangui


Le gouvernement de la République centrafricaine et la Banque africaine de développement (BAD) ont lancé à Bangui le Programme régional d’appui au développement des infrastructures et des ressources en eau transfrontalières entre la République centrafricaine et la République démocratique du Congo (PREDIRE).

Ce programme, qui a démarré le 05 août 2025, vise à valoriser les immenses ressources en eau du bassin de l'Oubangui en transformant durablement les conditions de vie socioéconomiques des populations riveraines du fleuve, tout en consolidant l'intégration régionale. Il est financé par la Banque africaine de développement à hauteur de 121 millions de dollars. Le projet sera mis en œuvre sur 5 ans, de novembre 2024 à novembre 2029.

« PREDIRE s’inscrit dans la vision du Président de la République Centrafricaine, Faustin Archange Touadera, pour un développement durable et inclusif basé sur un accès équitable à l’eau potable, à l’assainissement, à la sécurité alimentaire et à la protection de l’environnement », a déclaré Bertrand Arthur Piri, ministre de l'Énergie et de la Valorisation des Ressources en Eau.

S'articulant autour du lien entre eau, sécurité alimentaire et climat, le programme comprend deux sous-programmes complémentaires. Le premier, lancé mardi, vise à améliorer le système d'information hydrologique du bassin de l'Oubangui, à préparer les investissements futurs et à construire des infrastructures d'eau, d'assainissement et d'hygiène résilientes au changement climatique.

Le deuxième sous-programme, actuellement en préparation, portera sur le financement des infrastructures de collecte d’eau pour le Programme de transformation agricole en RDC, l’amélioration de la navigation fluviale dans tout le bassin de l’Oubangui en République centrafricaine, en RDC et sur le fleuve Congo, et la protection et le renforcement de la résilience des communautés vulnérables aux effets du changement climatique.

« En adoptant une approche intégrée et inclusive, PREDIRE contribuera à renforcer la résilience climatique des communautés tout en stimulant la croissance économique grâce aux services liés à l'eau, à la navigation et à l'agriculture durable. L'intégralité du financement est consacrée à la lutte contre les effets du changement climatique, ce qui en fait un projet phare du portefeuille climatique de la Banque », a souligné Mamady Souaré, chef du bureau pays de la BAD en République centrafricaine.

Le programme vise à améliorer la gestion durable des ressources en eau partagées dans le bassin transfrontalier de l'Oubangui, tout en favorisant le développement des infrastructures essentielles à la sécurité de l'approvisionnement en eau des populations, de l'agriculture et des industries de transformation agricole. Il prévoit également le renforcement des capacités institutionnelles des acteurs nationaux et régionaux, notamment la Commission internationale du bassin Congo-Oubangui-Sangha (CICOS) et la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), dans les domaines de la gouvernance des ressources en eau et de la gestion intégrée du bassin.

Le volet République centrafricaine du programme comprend la construction d’une nouvelle station de pompage d’eau brute d’une capacité de 6 500 m³/heure, d’une station de traitement d’eau de même capacité, d’une installation de stockage de 50 000 m³, l’extension de 208 kilomètres de réseau de distribution, la pose de 15 000 branchements sociaux et la construction d’un nouveau siège de la Société centrafricaine de distribution des eaux (SODECA).

Le programme couvre les provinces du Nord-Ubangi, du Sud-Ubangi et de la Mongala en RDC, ainsi que le Grand Bangui en République centrafricaine. Plus de 2,4 millions de personnes (dont 51 % de femmes) bénéficieront directement du projet. Soixante-neuf pour cent de ces bénéficiaires vivent dans la pauvreté absolue, tandis que 71 % sont des jeunes, dont au moins 50 % de filles.

Le projet générera 3 400 emplois, dont 1 200 permanents, grâce à des travaux d'infrastructures, des formations à l'entrepreneuriat, la fourniture de services d'eau et d'assainissement et l'amélioration de la navigation fluviale. De plus, un programme spécifique de résilience et de cohésion sociale sera mis en œuvre au profit de 25 000 personnes, en collaboration avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

En matière de gouvernance, le projet prévoit de renforcer les capacités de plus de 1 300 acteurs. 100 % des femmes ciblées bénéficieront d'un développement des compétences au sein des institutions nationales, régionales et communautaires impliquées dans la préservation des ressources partagées.