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  • 20/11/2025

Rwanda : Un projet européen de 10 millions d’euros pour autonomiser réfugiés et communautés locales

Le Rwanda franchit une nouvelle étape dans sa politique d’autonomie des réfugiés. Le mercredi 19 novembre dernier, le ministre de la Gestion des urgences, le général de division Albert Murasira, a assisté à la signature d’un accord lançant le projet conjoint « Graduation socio-économique des réfugiés et opportunités de moyens de subsistance au Rwanda ». L’initiative réunit la délégation de l’Union européenne, le HCR et le Programme alimentaire mondial.

 

Conçu pour trois ans, le programme ciblera 3 200 familles de réfugiés et 800 ménages issus des communautés locales. L’objectif : renforcer leur capacité à couvrir leurs besoins essentiels par leurs propres moyens. Une démarche qui s’inscrit dans la tendance régionale visant à sortir progressivement des mécanismes d’aide humanitaire prolongée.

 

Ce projet s’aligne directement sur la stratégie nationale de “graduation durable des réfugiés” (2025-2030). Kigali y fixe une ambition historique : permettre à 50% des ménages réfugiés de quitter la dépendance à l’assistance humanitaire d’ici 2030. Le programme présenté aujourd’hui en constitue l’un des premiers volets opérationnels et sert de test grandeur nature pour la mise en œuvre de cette stratégie.

 

L’Union européenne soutient l’initiative à hauteur de 10 millions d’euros, soit environ 16,7 milliards de francs rwandais, confirmant son positionnement comme l’un des principaux partenaires financiers du Rwanda dans le domaine du développement humain et de la résilience économique. Cette contribution, souligne le communiqué, illustre « son engagement ferme à promouvoir des solutions durables pour les réfugiés et les communautés d’accueil ».

 

Au-delà du financement, le projet marque un changement de paradigme : investir non seulement dans l’assistance, mais dans des parcours d’autonomisation capables de transformer durablement les économies locales. Pour un pays comme le Rwanda, où les camps de réfugiés sont devenus des espaces socio-économiques à part entière, l’enjeu n’est plus uniquement humanitaire — il est stratégique, économique et politique.