Rwanda : Un système financier solide face aux défis de la digitalisation

Le Financial Stability Committee de la Banque Nationale du Rwanda confirme que le système financier reste stable et résilient. La croissance des actifs et la digitalisation des paiements stimulent l’économie, mais la fraude numérique devient un défi croissant.

Le système financier rwandais affiche une solidité remarquable. Lors de sa réunion trimestrielle du 18 août 2025, le Financial Stability Committee (FSC) a conclu que « le système reste stable, résilient et continue de croître malgré les vulnérabilités économiques et financières », comme l’a déclaré Soraya Hakuziyaremye, Gouverneure de la Banque Nationale du Rwanda et Présidente du FSC.

Les banques et institutions de microfinance présentent des ratios de capital bien supérieurs aux normes réglementaires. Le Capital Adequacy Ratio atteint 21,6% pour les banques et 34,7% pour les microfinances, contre un minimum requis de 15%. Dans le secteur des assurances, le ratio de solvabilité est de 215%, assurant la capacité des compagnies à honorer leurs engagements futurs.

La liquidité est également solide : les banques affichent un Liquidity Coverage Ratio (LCR) de 289%, et les microfinances 73,8%, bien au-dessus des seuils réglementaires. Le secteur est donc en mesure de répondre aux besoins des clients et de soutenir l’économie.

La croissance des actifs financiers est impressionnante : fin juin 2025, le total des actifs du secteur a atteint 14 300 milliards FRW (environ 13 milliards de dollars), soit 71,3% du PIB. Cette expansion résulte de l’augmentation des dépôts, de la hausse du capital des institutions et des contributions aux régimes de pension obligatoires.

La digitalisation des paiements transforme le secteur. Les transactions person-to-person (P2P) ont progressé de 47%, et la valeur totale des paiements électroniques de détail représente désormais 316% du PIB, contre 265% l’année précédente. Le système ekash, utilisé par 2,1 millions d’utilisateurs, a vu la valeur de ses transactions croître de 301%, atteignant 37,7 milliards FRW (environ 34 millions de dollars).

Cependant, la digitalisation expose le secteur à de nouveaux risques. Le FSC signale une augmentation des fraudes par phishing, compromission de comptes et attaques de social engineering, surtout sur les canaux numériques. La Banque Nationale du Rwanda travaille avec les institutions financières pour renforcer la sécurité, améliorer l’authentification des clients et sensibiliser le public.

À l’avenir, le Rwanda bénéficie d’un secteur financier solide et bien capitalisé, capable de soutenir la croissance économique et l’inclusion financière. Les principaux risques restent liés à la dette mondiale, au coût des fonds et à la digitalisation accrue. La NBR réaffirme son engagement à surveiller ces risques et à garantir la stabilité financière.