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  • 03/11/2025

Sarama Resources réclame 242 millions de dollars au Burkina Faso : Un arbitrage qui interpelle le secteur minier africain

La société minière canadienne Sarama Resources Ltd a déposé un mémoire d’arbitrage auprès de l’International Centre for Settlement of Investment Disputes (ICSID), réclamant 242 millions de dollars au Burkina Faso. Ce litige découle de la perte de son permis d’exploration « Tankoro 2 », au sein du projet aurifère Sanutura, situé dans la ceinture minière de Houndé.

 

Selon Sarama, le permis avait été initialement approuvé en novembre 2021, avant d’être rejeté rétroactivement en août 2023 par le ministère burkinabé des Mines. La société invoque le traité bilatéral d’investissement entre le Canada et le Burkina Faso pour justifier sa démarche.

 

Pour couvrir les coûts juridiques liés à cet arbitrage, Sarama a obtenu une facilité de financement de 4,4 millions de dollars auprès de Locke Capital II LLC. La société indique que le contre‑mémoire du Burkina Faso est attendu d’ici fin janvier 2026, suivi d’une conférence de procédure en février à Washington DC.

 

Ce type d’arbitrage illustre les risques pays auxquels sont exposés les investisseurs miniers en Afrique de l’Ouest. Même si Sarama obtient gain de cause, la récupération effective des fonds reste complexe et dépendra des mécanismes internationaux de règlement des litiges.

 

Pour le Burkina Faso, cette réclamation soulève des questions économiques et politiques. Un arbitrage de cette ampleur pourrait avoir des répercussions sur le budget national et influencer la perception des investisseurs étrangers. Les projets miniers sont cruciaux pour le développement local, la création d’emplois et la mobilisation de recettes publiques. Mais ils nécessitent un équilibre entre sécurité juridique pour les investisseurs et protection des intérêts nationaux.

 

Les experts estiment que cette affaire est un signal fort pour l’ensemble du secteur minier africain. Les États doivent renforcer la clarté de leurs cadres réglementaires et contractuels, tandis que les entreprises doivent anticiper les risques liés aux changements de régulations.

 

Sarama Resources reste active au Burkina Faso, avec des projets dans la ceinture de Banfora et d’autres zones aurifères, en attendant la résolution de ce litige. Pour le secteur, l’affaire servira de référence sur les interactions entre investisseurs étrangers et gouvernements africains, et sur la nécessité de sécuriser les projets tout en garantissant des retombées locales.