Le bras de fer entre les autorités nigériennes et le groupe nucléaire français Orano s’intensifie autour d’un trésor stratégique : près de 1 500 tonnes d’uranium stockées à la mine de Somair, dans le nord du pays. Expropriée en début d’année, la société française affirme que ce minerai, évalué à environ 270 millions de dollars aux prix actuels, reste sous scellés et prévient qu’elle engagera des poursuites si Niamey venait à le vendre sans autorisation.
« À notre connaissance, l’uranium est toujours
stocké sur le site de Somair », a déclaré Orano dans un échange avec Reuters,
rappelant qu’un tribunal international de la Banque mondiale a interdit au
Niger tout transfert ou vente de ce stock.
Le différend trouve son origine en janvier 2025,
lorsque le gouvernement militaire issu du coup d’État de juillet 2023 a bloqué
les opérations de Somair avant de nationaliser les 63,4% détenus par Orano. Le
groupe français a alors saisi le Centre international pour le règlement des
différends (Cirdi), entamant une procédure d’arbitrage.
En toile de fond, c’est toute la stratégie de
souveraineté minière qui se joue. Le Niger, septième producteur mondial
d’uranium, représentait jusqu’à récemment 15% des approvisionnements du géant
français. Mais le pouvoir nigérien entend désormais reprendre la main sur les
ressources du pays, en confiant la production à la société publique Sopamin.
« À ma connaissance, il n’y a pas eu de vente
officielle », a précisé une source interne à la mine, tout en reconnaissant que
« la demande est forte » de la part d’acteurs tels que l’Iran, la Russie ou la
Turquie.
Depuis les années 1970, la mine de Somair, située
près d’Arlit, a produit plus de 70 000 tonnes d’uranium. Mais pour le Premier
ministre nigérien Ali Lamine Zeine, ce gisement n’a été synonyme que de «
misère, pollution, rébellion, corruption et désolation » pour les Nigériens,
alors même qu’il enrichissait la France.
Ce bras de fer s’inscrit dans une dynamique
régionale plus large, où des régimes militaires au Mali, au Burkina Faso ou en
Guinée cherchent à reprendre le contrôle de leurs ressources naturelles. Pour
Orano, l’enjeu est double : défendre ses actifs stratégiques et préserver un
approvisionnement vital pour le nucléaire civil et médical. Pour Niamey, il
s’agit de marquer une rupture avec une histoire coloniale et économique jugée
déséquilibrée.
L’issue de l’arbitrage au Cirdi pourrait donc non
seulement décider du sort des 1 500 tonnes d’uranium, mais aussi redéfinir les
règles du jeu entre l’Afrique de l’Ouest et les multinationales minières.
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