Il n’y aura pas de fusion entre la BIA Niger et la Banque Atlantique

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Après l’acquisition de près de 70% de BIA Niger, en juillet dernier, la Banque centrale populaire du Maroc (BCP) n’entend pas la fusionner avec sa filiale nigérienne Banque atlantique. Chaque entité poursuivra ses activités mais leur positionnement sur le marché sera harmonisé. Les détails avec Kamal Mokdad, directeur général en charge de l’International à la BCP, dans cet entretien réalisé par nos confrères des Eco Maroc.

 
 

Les Inspirations ÉCO : La BCP opère déjà sur le marché nigérien sous l’enseigne Banque atlantique Niger. Quelle sera donc la nouvelle configuration avec la BIA Niger. Le groupe compte-t-il se diriger vers une fusion ou garder deux entités distinctes ?

Kamal Mokdad : L’intention du groupe BCP est de maintenir l’identité des deux banques avec une harmonisation du positionnement marché de chacune d’entre elles. Un cadrage stratégique sera mené, au cours des prochaines semaines, pour l’arrimage fonctionnel et opérationnel de BIA à notre holding africaine ABI (réseau Banque atlantique).
 

BIA représente l’une des plus anciennes banques du marché nigérien mais son PNB reste très limité dans un contexte où le taux de bancarisation avoisine les 4% au Niger. Comment faire pour rendre la BIA rentable de sitôt ?

À travers cette acquisition, nous avons pu renforcer significativement les fonds propres de BIA Niger pour accélérer son agenda stratégique. C’est une banque résiliente et qui dispose d’un excellent positionnement sur le marché. Nous comptons en particulier déployer rapidement une stratégie Retail pour accompagner les besoins de la population nigérienne. Je rappelle aussi que le groupe BCP, déjà présent au Niger à travers son réseau Banque atlantique, se positionne désormais comme le premier acteur bancaire du pays avec une part de marché cumulée de 21% en crédits et 26% en dépôts, ce qui lui permet de contribuer activement à l’effort d’inclusion sociale et financière, et de financer les projets structurants du Niger.
 

BIA Niger traîne une lourde ardoise de créances douteuses. Comment la BCP s’y prendra-t-elle pour gérer ce passif ?

Préalablement au rachat de BIA Niger, un travail approfondi de diligence a été mené. Il a permis de circonscrire les difficultés héritées du passé et de les aborder d’une manière responsable avec les autorités. Aujourd’hui, nous sommes totalement confiants dans la capacité de BIA à remonter rapidement la pente et à retrouver la place qu’elle mérite sur son marché.
 

BCP avait déboursé plusieurs millions d’euros pour prendre le contrôle de BIA Niger (53%  du capital). Ensuite, la BCP a finalisé l’acquisition de près de 70% du capital. Aujourd’hui, à combien s’élève l’enveloppe additionnelle pour atteindre cet objectif ?

Le groupe BCP a acquis une partie de la participation de l’État dans le capital de BIA Niger, et a participé à une augmentation de capital en injectant près de 15 millions d’euros lui permettant, ainsi, de contrôler la BIA à hauteur de 69,51%. Au terme de ces opérations, la participation de l’État du Niger a été ramenée de 43,2 à 0,97%.
 
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