Erwin Anet N’Guetta, formateur Blockchain et cryptomonnaie : « La cryptomonnaie n’est pas une arnaque, mais une révolution »

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Selon Erwin N'Guetta, l’utilisation des cryptomonnaies permettra d’améliorer l’inclusion financière

Où doit-on situer la cryptomonnaie dans le secteur financier et bancaire ?

La cryptomonnaie est une alternative au système financier et bancaire classique. En effet, sur la base de la Blockchain et des cryptomonnaies, l’on a pu créer ce qu’on appelle la DEFI (Finance décentralisée) qui offre tous les services de la finance et de la banque classiques (transfert, épargne, prêt, etc.), mais à base d’un système de personne à personne, sans intermédiaire, plus rapide et moins cher.

Quelle différence établit-on entre la cryptomonnaie avec les autres monnaies traditionnelles telles que le Franc CFA, l’Euro, le Dollar, etc. ?

Les différences sont les suivantes, les cryptomonnaies sont décentralisées (pas d’organe de contrôle comme les banques centrales), les cryptomonnaies sont purement numériques (pas de billets ni de pièces), les cryptomonnaies comme le bitcoin ont une masse monétaire déterminée à l’avance (il ne sera créé que 21 millions de bitcoins d’ici 2140) ce qui permet de limiter l’inflation.

La cryptomonnaie est considérée par certaines personnes comme une forme d’arnaque, le confirmez-vous ?

Comme je l’ai expliqué auparavant, la cryptomonnaie n’est pas une arnaque en soi, mais une révolution. Mais comme toute révolution elle a ses imperfections. De même qu’Internet est aussi utilisé pour arnaquer ou même qu’il existe de nombreuses arnaques dans le monde de la finance classique, il en existe de même dans le monde de la cryptomonnaie. La différence est que l’écosystème n’est pas encore régulé, car il est très jeune et en est à ses balbutiements comme d’un bébé qui apprend à marcher.

Il faut donc y entrer avec précaution, apprendre, se former et faire ses propres recherches pour ne pas tomber dans des arnaques. Surtout il faut fuir ceux qui vous promettent des rendements ahurissants et surs à 100 %.

Les banques classiques doivent-elles craindre avec l’avancée des cryptomonnaies ?

Non. Les banques doivent plutôt voir cette révolution comme une opportunité pour elles de se transformer et de proposer des produits et services de meilleure qualité à leurs clients. De nombreuses banques aux USA, en Europe et en Afrique ont noué des partenariats avec des géants de l’écosystème pour profiter de cette révolution.

Dans son rapport 2022, Triple A, une société spécialisée dans la technologie blockchain révélait que l’Afrique est la deuxième région où l’on trouve le plus grand nombre de détenteurs de cryptomonnaies, après l’Asie, que pensez de cet engouement des africains pour la cryptomonnaie ? Cela est-il à saluer ou à craindre ?

Je pense que cela est à saluer, car cette technologie qui est une révolution permettra à l’Afrique de bénéficier d’une bonne dose de liberté et d’indépendance si elle est bien utilisée.

Selon le classement de Triple A, la Côte d’Ivoire occupe la 14e place en Afrique des pays détenteurs de cryptomonnaies avec 546 mille détenteurs, soit 1,97 % de la population, que pensez-vous de cela ?

Je pense que la Côte d’Ivoire est un grand pays avec des potentialités énormes. L’adoption a commencé et avance bien, mais nous sommes encore à la traine face à des géants comme le Nigeria. Au-delà de la cryptomonnaie qui apportera beaucoup, je vois la technologie Blockchain qui permettra d’assurer la sécurisation de certaines activités comme la vente de terrain (implémentation du cadastre sur la Blockchain).

Qu’est-ce que les cryptomonnaies peuvent apporter de positif à l’économie ivoirienne et aux citoyens ?

L’utilisation des cryptomonnaies permettra d’améliorer l’inclusion financière et de réduire les coûts des transactions internes comme des transferts à l’international. Elle permettra de soutenir l’économie comme nous l’avons vu dans certains pays et d’apporter une alternative aux financements des projets (ICO: levée de fonds crypto).

 Y a-t-il des aspects négatifs à craindre dans l’avenir ? 

Oui. Il y a forcément des aspects négatifs comme les arnaques qui peuvent exister dans l’écosystème. C’est pourquoi je suis pour la réglementation des cryptomonnaies afin que nous ayons un cadre légal qui encadre la création et le cycle de vie d’une cryptomonnaie.

Jean Israël Koffi

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