Dans son rapport intitulé ‘’ Perspectives économiques régionales : Afrique subsaharienne’’, du mois d’avril 2023, le Fonds Monétaire International (FMI) a annoncé que l’Afrique Subsaharienne est frappée par une grande pénurie de financement.
Selon le rapport, plusieurs facteurs concomitants sont à l’origine de la pénurie de financement que connaissent de nombreux pays d’Afrique subsaharienne; dont la hausse des taux d’intérêt au niveau mondial, la hausse des spreads sur les obligations souveraines, et la dépréciation des monnaies de la région par rapport au dollar.
Tout ceci vient s’ajouter aux difficultés que rencontrent déjà les pouvoirs publics en raison des répercussions de la pandémie de COVID-19 et de la crise du coût de la vie. Compte tenu de ces évolutions, l’activité économique dans la région restera atone en 2023. La croissance s’élèvera à 3,6%, avant de se redresser à un niveau de 4,2% en 2024, en supposant que l’on assiste bien à une reprise économique au niveau mondial, que l’inflation ralentisse comme prévu et que le resserrement de la politique monétaire prenne progressivement fin.
‘’La région est frappée de plein fouet par une pénurie de financement. Aussi, la pénurie de financement aggrave une tendance de fond qui est à l’œuvre depuis des années ;ce manque de financement affecte une région déjà aux prises avec de profonds déséquilibres macroéconomiques. Cette situation a mis un coup d’arrêt à la reprise économique et cette pénurie de financement aura également des conséquences pour les perspectives régionales à plus long terme.’’ Indique le rapport.
Selon le FMI, quatre domaines d’action prioritaires peuvent permettre de remédier aux déséquilibres macroéconomiques dans ce contexte de contrainte financière. Il s’agit de rééquilibrer les comptes publics et renforcer la gestion des finances publiques dans un contexte de durcissement des conditions financières. Juguler l’inflation ; laisser le taux de change s’ajuster, tout en atténuant les effets économiques néfastes des dépréciations, comme l’accélération de l’inflation et la hausse de l’endettement et enfin veiller à ce que les importantes actions climatiques ne soient pas financées au détriment des besoins élémentaires comme la santé et l’éducation. Le financement de l’action climatique par la communauté internationale doit venir s’ajouter aux montants d’aide actuels.
Le rapport ‘’Perspectives économiques régionales : Afrique subsaharienne’’ est publié deux fois par an, au printemps et à l’automne, et rend compte de l’évolution économique de la région.
Jémima Orou