Cryptomonnaies :  Le Nigeria libéralise sa réglementation des transactions cryptographiques

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La Banque centrale du Nigeria (CBN) a abandonné ses restrictions sur les banques et les institutions financières facilitant les transactions en cryptomonnaies, libéralisant ainsi son approche des actifs numériques. Dans une note distribuée aux institutions financières, Haruna Mustafa, directeur de la politique financière et de la réglementation de la CBN, a expliqué que la Banque centrale revenait sur l’interdiction qu’elle avait émise en février 2021, qui interdisait aux banques de s’engager dans des activités liées aux cryptomonnaies.

« En février 2021, la CBN avait publié une circulaire restreignant les banques et autres institutions financières à ouvrir des comptes pour les fournisseurs de services de cryptomonnaie, compte tenu des risques de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme et des vulnérabilités inhérentes à leurs opérations, ainsi que de l’absence de réglementations et de mesures de protection des consommateurs ». 

Cependant, selon Haruna Mustafa « les tendances actuelles au niveau mondial ont montré qu’il est nécessaire de réglementer les activités des fournisseurs de services d’actifs virtuels qui incluent les cryptomonnaies et les crypto-actifs ».

Les nouvelles réglementations décrivent comment les banques et les institutions financières peuvent ouvrir des comptes en cryptomonnaies, fournir des services de règlement et faciliter les entrées de devises pour les entreprises effectuant des transactions en cryptomonnaies.

La décision de la CBN s’inscrit en partie dans le cadre d’un changement d’attitude des régulateurs du monde entier quant à la meilleure manière de superviser ce qui est déjà un secteur d’activité de plusieurs milliards de dollars. Aux États-Unis, la Securities and Exchange Commission a récemment donné son accord à un fonds négocié en Bourse (ETF) pour le bitcoin, une décision qui, selon les analystes, pourrait conduire le secteur à s’intégrer davantage dans le système financier traditionnel dans les années à venir.

Alors que la Banque centrale nigériane avait précédemment adopté une approche stricte de la réglementation des cryptomonnaies, cela n’a pas empêché les niveaux de leur adoption d’augmenter régulièrement dans le pays. En effet, la plateforme KuCoin prétend que 35 % des Nigérians âgés de 18 à 60 ans investissent ou échangent des cryptomonnaies. En outre, entre juillet 2022 et juin 2023, le volume des transactions cryptographiques au Nigeria a augmenté de 9 % d’une année sur l’autre pour atteindre 56,7 milliards $.

Ces niveaux élevés d’adoption s’expliquent en grande partie par les niveaux élevés d’inflation, la dépréciation du naira et les pénuries de devises qui ont incité les Nigérians à rechercher d’autres réserves de valeur.

En partie à cause des restrictions désormais abolies de la CBN, de gros volumes d’échanges de cryptomonnaies au Nigeria sont effectués sur des réseaux peer-to-peer (P2P) informels plutôt que sur des bourses de cryptomonnaies formelles. Dans son rapport 2023, le cabinet de conseil en blockchain Chainalysis constatait que le Nigeria avait le volume d’échange P2P le plus élevé au monde. Les experts affirment que la décision du Nigeria de libéraliser sa réglementation des transactions cryptographiques pourrait encourager l’adoption des actifs numériques et placer davantage d’échanges P2P sous la responsabilité des régulateurs officiels.

Avec NewAfrican