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  • 31/12/2025

2026 : La vie plus chère en Côte d’Ivoire, l’annexe fiscale met la pression sur les prix

La Côte d’Ivoire s’apprête à entrer en 2026 avec une croissance économique projetée à 6,7%, selon le ministère des Finances. Mais derrière cette performance, l’annexe fiscale du projet de loi de finances annonce une série de mesures qui vont directement peser sur le panier du consommateur. Les ménages devront composer avec une hausse des prix dans plusieurs secteurs clés, de l’alimentation au tourisme, en passant par le logement et les services.

 

Alimentation : la TVA qui alourdit la facture

 

La suppression des exonérations de TVA sur les aliments pour bétail, volailles et intrants agricoles est une mesure lourde de conséquences. Ces produits seront désormais taxés au taux commun de 18%. Concrètement, cela signifie que le coût de production des viandes, œufs et produits laitiers va grimper.

 

La Banque mondiale rappelait récemment que « toute hausse des intrants agricoles se répercute rapidement sur les prix alimentaires dans les pays à revenu intermédiaire » (Commodity Markets Outlook, octobre 2025). Les ménages ivoiriens verront donc leur budget alimentaire directement affecté.

 

Tourisme et hôtellerie : séjours plus coûteux

 

Le secteur touristique, en plein essor grâce au programme « Sublime Côte d’Ivoire », sera touché par deux mesures :

  • La taxe pour le développement touristique passe de 1,5% à 2,5%.
  • Une nouvelle taxe communale de nuitée est instaurée (500 à 2000 FCFA selon le classement hôtelier).

 

Résultat : les prix des hôtels et résidences meublées vont augmenter. Le FMI avertissait déjà en 2024 que « la fiscalité sur le tourisme doit être calibrée pour ne pas freiner la demande intérieure » (Rapport Article IV Côte d’Ivoire, 2024). Les ménages qui voyagent à l’intérieur du pays paieront plus cher leurs séjours, tout comme les visiteurs étrangers.

 

Tabac : une hausse ciblée

 

Le paquet de cigarettes importées hors union douanière sera désormais taxé à 500 FCFA contre 400 auparavant. Une mesure qui vise à réduire la consommation, mais qui accentuera la pression sur le budget des fumeurs.

 

Logement : un répit social

 

Face à ces hausses, l’État introduit une mesure d’atténuation : un crédit d’impôt de 5% pour les ménages qui acquièrent ou construisent leur premier logement d’une valeur ≤ 40 millions FCFA. Une exonération des droits de publicité foncière est également prévue. La BCEAO soulignait en 2025 que « le logement social est un levier essentiel pour contenir les tensions inflationnistes urbaines » (Rapport annuel BCEAO, 2025). Cette mesure vise donc à protéger les ménages modestes, mais son impact restera limité face à la hausse généralisée des prix.

 

Un équilibre fragile

 

En résumé :

  • Mesures inflationnistes : TVA sur intrants agricoles, taxe touristique, taxe de nuitée, hausse du tabac, redevances foncières.
  • Mesures atténuatrices : crédit d’impôt logement, baisse de certains taux fonciers.

 

Le gouvernement espère que la croissance robuste absorbera ces hausses. Mais la réalité est plus nuancée : les ménages, déjà confrontés à une hausse du coût de la vie en 2025, verront leurs dépenses quotidiennes augmenter. L’alimentation et le logement, deux postes essentiels, seront au cœur des tensions.

 

2026 s’annonce comme une année de pouvoir d’achat sous pression. L’État cherche à mobiliser davantage de recettes pour financer ses projets, mais le prix à payer sera une vie plus chère pour les Ivoiriens. La question reste ouverte : la croissance économique suffira-t-elle à compenser cette inflation fiscale, ou les ménages devront-ils ajuster leurs habitudes de consommation pour survivre à cette nouvelle donne ?