L’institution qui gère les adresses IP du continent traverse une crise majeure, mettant en danger la souveraineté numérique de l’Afrique.
Derrière l’acronyme AFRINIC se cache une
institution vitale pour l’économie numérique africaine. Depuis 2005, ce
Registre Internet Régional (RIR) attribue et gère les adresses IP et les
numéros de systèmes autonomes (ASN) pour tout le continent. Sans AFRINIC, nos
téléphones, nos banques en ligne, nos startups et nos services publics seraient
coupés d’Internet.
Comme le rappelle Cyriac Gbogou, Co-Fondateur
d’OVILLAGE : « Si AFRINIC disparaît ou tombe sous le contrôle d’un autre
continent, l’Afrique risque de perdre la main sur son Internet. »
Avant sa création, l’Afrique dépendait de
registres situés en Europe, en Amérique du Nord ou en Asie. Cette
externalisation créait des retards, des barrières administratives et
linguistiques, et surtout une absence de voix africaine dans la gouvernance mondiale
de l’Internet. AFRINIC est né de ce besoin d’autonomie numérique, soutenu par
l’ICANN et l’IANA, avec pour siège l’île Maurice.
Mais depuis 2023, l’organisation traverse une crise
institutionnelle grave. Conflits internes, litiges judiciaires et gouvernance
paralysée fragilisent sa capacité à distribuer les ressources Internet. L’ICANN
et l’IANA ont exprimé leur inquiétude : si la situation perdure, AFRINIC
pourrait perdre sa reconnaissance officielle. Comme le souligne Cyriac Gbogou,
« l’avenir de l’Internet africain dépendra de la capacité de ses acteurs —
États, secteur privé, société civile et communauté technique — à dépasser les
clivages et à défendre une vision commune pour garantir la souveraineté
numérique du continent. »
Les conséquences seraient lourdes : perte de
souveraineté numérique, augmentation des coûts pour startups et opérateurs,
retards dans les services publics, et une vulnérabilité géopolitique accrue.
Chaque connexion Internet que nous utilisons dépend directement d’AFRINIC. « Ce
qui se joue à AFRINIC, c’est l’avenir même de l’Internet africain tel que nous
le connaissons », avertit encore l’expert.
L’appel est clair : gouvernements, secteur privé,
société civile et communautés techniques doivent unir leurs forces pour
stabiliser et réformer l’organisation. Des actions concrètes existent :
sensibiliser, interpeller les décideurs, participer aux consultations
publiques, créer des mouvements citoyens panafricains pour défendre l’autonomie
numérique.
AFRINIC n’est pas seulement une institution
technique. C’est le cœur de l’Internet africain et le garant de notre
indépendance numérique. Sa survie conditionne l’avenir économique et
technologique de tout le continent.
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