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  • 26/09/2025

Afrique : 17 pays accélèrent la course à l’électricité avec la Mission 300

Dix-sept gouvernements africains ont approuvé de nouveaux plans énergétiques dans le cadre de la Mission 300, une initiative pilotée par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement. Objectif : raccorder 300 millions de personnes à l’électricité d’ici 2030.


L’Afrique fait un pas de plus vers l’électrification universelle. Le 24 septembre, lors du Bloomberg Philanthropies Global Forum à New York, dix-sept pays ont adopté des Pactes énergétiques nationaux. Ces plans détaillent des réformes, des investissements et des partenariats destinés à élargir l’accès à l’électricité.

 

Les États signataires sont le Bénin, le Botswana, le Burundi, le Cameroun, les Comores, le Congo, l’Éthiopie, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Kenya, le Lesotho, le Mozambique, la Namibie, São Tomé-et-Principe, la Sierra Leone et le Togo. Ils rejoignent douze autres pays, dont la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Nigéria, déjà engagés dans le programme plus tôt cette année.

 

Selon Ajay Banga, président du Groupe de la Banque mondiale, « l'électricité est le fondement de l'emploi, des opportunités et de la croissance économique ». Il souligne que la Mission 300 ne vise pas seulement à raccorder des foyers, mais aussi à mettre en place des réformes durables pour réduire les coûts et renforcer l’attractivité du secteur.

 

La Banque africaine de développement partage la même vision. Pour son président, Dr Sidi Ould Tah, « une énergie fiable et abordable est le facteur multiplicateur le plus rapide pour les petites et moyennes entreprises, l'agroalimentaire, le travail numérique et la création de valeur industrielle ».

 

Depuis son lancement, la Mission 300 a déjà permis de connecter 30 millions de personnes, et plus de 100 millions sont en voie de l’être. Mais l’enjeu reste colossal : aujourd’hui encore, environ 600 millions d’Africains vivent sans électricité, freinant le développement industriel et la modernisation des économies.

 

Les Pactes énergétiques nationaux reposent sur trois piliers : infrastructures, financement et politiques. Chaque pays adapte son plan à son contexte : le Cameroun mise sur les énergies renouvelables, le Congo veut exploiter son potentiel hydroélectrique estimé à 27 000 MW, tandis que le Ghana insiste sur le rôle du secteur privé.

 

Pour Faure Gnassingbé, président du Togo, ce pacte doit « mobiliser massivement le secteur privé pour accélérer l’industrialisation et faire du Togo un pôle énergétique compétitif ». Même ambition en Sierra Leone, où le président Julius Maada Bio considère son pacte comme « le plan le plus ambitieux jamais développé dans le pays pour transformer le secteur énergétique ».

 

Derrière ces annonces, un enjeu financier majeur se dessine. La Banque mondiale, la BAD et leurs partenaires – dont la Fondation Rockefeller et l’Alliance mondiale de l’énergie pour les peuples et la planète – cherchent à mobiliser des milliards de dollars pour financer ces projets. São Tomé-et-Principe, par exemple, prévoit de lever 190 millions de dollars auprès d’investisseurs privés.

 

L’électrification du continent reste donc un défi, mais elle avance. Si les objectifs de la Mission 300 sont atteints, ils pourraient transformer la trajectoire économique de l’Afrique en créant les conditions d’une industrialisation verte, inclusive et durable.