Afrique du Sud : Inclusion financière des femmes, levier de croissance et de résilience

L’Afrique du Sud progresse sur la voie de l’inclusion financière des femmes, mais des obstacles subsistent. Bien qu’elles représentent un peu plus de la moitié de la population, leur participation économique reste limitée, surtout pour les femmes rurales, à faibles revenus ou actives dans le secteur informel.

Cette année marque trois décennies de la Déclaration de Pékin sur l’égalité des sexes, coïncidant avec la présidence sud-africaine du G20 sous le thème « Solidarité, Égalité, Durabilité ». Ces événements mettent en lumière la nécessité de réformes financières inclusives.

Entre 2014 et 2024, l’accès aux services bancaires, au crédit, à l’épargne, à l’assurance et aux plateformes numériques s’est amélioré, mais des écarts persistent. Selon Stats SA, l’accès à Internet dans les foyers dirigés par des femmes est passé de 46,1% à 83,1%, faisant de l’internet mobile le principal vecteur de connexion. Cette avancée offre une base solide pour développer les services bancaires numériques et favoriser l’autonomie financière des femmes.

Pourtant, certaines inégalités restent marquées. Seules 7% des femmes possèdent une carte de crédit contre 9% des hommes, et 4,9% disposent d’un prêt hypothécaire contre 9,1% pour les hommes. Malgré cela, les femmes montrent une meilleure gestion financière : elles respectent plus régulièrement les échéances de remboursement et assurent une plus grande sécurité du logement.

L’entrepreneuriat féminin dans le secteur informel progresse également, avec 42,3% de femmes propriétaires en 2023 contre 40,4% en 2017. L’accès au financement formel reste toutefois limité : seulement 4,9% des femmes bénéficient d’un financement formel pour démarrer, contre 12,7% des hommes, la majorité s’appuyant encore sur leurs économies ou des prêts informels.

La transition vers le numérique se confirme : l’utilisation des services bancaires en ligne et mobiles a augmenté de 4,3% à 11,8% chez les femmes entrepreneures. La littératie financière s’améliore également, avec une hausse de 13,6 points de pourcentage entre 2017 et 2023, même si près d’une femme sur cinq reste dépourvue d’éducation financière formelle.

Comme le souligne le thème du Mois de la femme, « Construire des économies résilientes pour toutes et tous », l’inclusion financière des femmes dépasse l’enjeu social. Elle constitue un levier stratégique pour stimuler la croissance, renforcer l’équité et bâtir une société durable.